Sentence Malgré sa victoire à l?arraché face à la Bulgarie (2-1), la Squadra Azzura ne passera pas le premier tour de l?Euro-2004. Au bout d?une pluvieuse nuit portugaise, le suspense est haletant et le football, ce sport magique, se transforme en une pièce dramatique. Les Italiens n?ont plus que leurs yeux pour pleurer malgré leur victoire inespérée, arrachée dans l?ultime minute du temps additionnel. Au même moment, les Suédois, menés à la marque pour la seconde fois, parviennent à égaliser. Le scénario qui a hanté toute une nation a fini par se réaliser et c?est une pluie de critiques et de désillusions qui va s?abattre sur un football toujours prisonnier de ses vieux démons calculateurs. Si les hommes de Trapattoni ? qui devra laisser sa place à Marcelo Lippi comme l?a déjà annoncé la presse transalpine ? avaient joué les deux équipes scandinaves avec les mêmes arguments que ceux contre la Bulgarie, ils n?auraient pas subi l?humiliation d?une élimination précoce. Sans Totti, Canavaro, Gattuso et Vieri, non aligné d?entrée pour un bobo au genou, les Italiens ont entamé le match assez crispés. Ça pleut, ça glisse et les coéquipiers de Del Pierro ont du mal à déstabiliser la défense bulgare. Malgré cela, Coradi, héritant d?un joli centre de Cassano, met une belle reprise que la gardien-capitaine Zdravkov intercepte de justesse avant que Del Pierro ne mette la balle à côté des buts. A la 28?, le Danois du Milan AC, Tomasson, trompe la vigilance d?Isaksson d?un tir en cloche. Le Danemark prend alors la première place du classement, un résultat qui arrange les affaires italiennes à condition qu?ils trouvent le chemin des filets. Au lieu de cela, ce sont les Bulgares qui parviennent à ouvrir la marque à une minute de la pause sur un penalty de Petkov. La Squadra est dans de beaux draps. Pas pour longtemps puisque dès l?entame de la seconde période, Perrota, à l?affût d?une balle renvoyée par la transversale et la défense bulgare, égalise pour son équipe. Au même instant, la Suède fait de même sur un titre de réparation de Larsson. L?ordre de passage aux quarts de finale ne change pas : Suède et Danemark. L?Italie doit encore cravacher pour espérer passer même si le Danemark inverse la donne après la seconde réalisation de Tomasson à la suite d?un cafouillage dans la surface suédoise. Les minutes s?égrènent et les Italiens vendangent quelques occasions par Vieri, entré à la place de Corradi, et Cassano. Le suspense et la tension montent d?un cran. Coup de théâtre : le destin de ce groupe va se jouer encore une fois presque en même temps. A Porto, Jonson parvient à égaliser pour la Suède à la 89? à la suite d?une balle lâchée par le gardien Sörensen. A Guimares, Cassano marque le second but pour l?Italie d?une reprise pleine lucarne et fond en larmes de? tristesse, car son équipe est éliminée. Une victoire difficile, acquise dans les arrêts de jeu, signe de la difficulté qu?a eue une fébrile équipe italienne pour aller chercher une qualification hypothétique. Les Nordiques, eux, ont joué le jeu en livrant un beau match malgré les caméras de la RAI venues en force pour épier le moindre arrangement. Les deux Scandinaves continuent leur aventure grâce à un meilleur goal-average. Magico ! Dramatico !