Résumé de la 1re partie ■ Ce n'est pas pour féliciter Deborah W. – présentatrice d'une émission de télé – que Vincente J. téléphone, mais pour raconter son histoire.. Margarita se met à fréquenter des amis de son choix, qui ne sont pas ceux que Vincente apprécie le plus. Vincente, lui, une fois son travail terminé, n'aime rien tant que de s'installer dans le sofa du living-room, quelques boîtes de bière à portée de la main, pour suivre, avec délices, les épisodes successifs de ses émissions favorites, parmi lesquelles Comme si vous y étiez. Rien ne va plus dans le ménage. Margarita lui fait d'ailleurs savoir, à plusieurs reprises,qu'elle déteste cette émission, à ses yeux d'une vulgarité complète. Comment peut-on se repaître ainsi, des heures durant, de ces déballages indécents et racoleurs ? Mari et femme se rendent compte de ce que leurs ambitions personnelles diffèrent chaque jour un peu plus. Heureusement Pilar est là, pour les réunir, objet de leur adoration... Mais bientôt, hélas, Pilar ne suffit plus à assurer la cohésion du ménage. Vincente et Margarita, comme c'est souvent le cas, n'ont pas tout à fait la même idée de l'éducation nécessaire aux jeunes filles. Vincente serait plus «coulant», Margarita plus «ferme». Bref, au bout de plusieurs années de vie commune le divorce est prononcé. À sa grande déception Vincente apprend que Pilar, vu son jeune âge, quatorze ans, est confiée à la garde de sa mère. A chaque occasion, Vincente, lorsqu'il voit sa fille, la couvre de cadeaux, bijoux, vêtements de prix. Pilar est décidément bien gâtée. Elle devient une vraie jeune fille américaine. Tout en gardant, hélas pour elle, une certaine idée des valeurs latino-américaines. Elle sort avec des garçons de son âge. C'est la catastrophe. Vincente, en évoquant ce tournant de son histoire, se met à sangloter au bout du fil, Deborah l'encourage à continuer. Elle prend des notes en même temps. Au bout du fil la voix du Cubain, qui semble désespéré, conte la suite. Un beau jour Pilar lui téléphone et lui demande de venir de toute urgence au domicile de Margarita. En arrivant il est effrayé de voir le visage livide de sa petite poupée adorée. Tout de suite il pressent un drame. En quelques mots hachés Pilar lui avoue tout : elle est enceinte. De son petit ami, un garçon latino-américain à peine plus âgé qu'elle. Que faire ? Margarita n'est pas au courant.Vincente préconise de tout raconter à son ex-épouse. Il se charge d'arrondir les angles. Mais, en rentrant le soir de son salon de coiffure, Margarita, du haut de ses grands principes d'éducation, ne réagit absolument pas comme prévu. Vincente lui a pourtant téléphoné pour lui dire que leur enfant était en pleine crise, pour lui demander de l'écouter et de réagir avec tendresse, peine perdue, quand elle apprend que Pilar, malgré ses promesses, malgré ses airs de vertu, va sans doute mettre un enfant au monde, Margarita, incapable de contrôler sa colère, gifle sa fille, plusieurs fois, à la volée. Et ce n'est qu'un hors-d'œuvre. Les sanctions pleuvent : interdiction de sortir, de revoir le petit ami coupable, menaces, tout le grand jeu. Pilar, déjà suffisamment effondrée, se retrouve comme prise au piège. Son seul soutien, son père, n'est pas à portée de la main pour la prendre entre ses bras... Le pire est encore à venir. Vincente continue son histoire et, à ce point du récit, Deborah entend comme un écho résonner dans sa mémoire. Un souvenir d'entrefilet aperçu dans les journaux. L'homme raconte qu'un matin le téléphone a sonné, une voix lui demandant de se rendre, toutes affaires cessantes, chez son ex-épouse. (A suivre...)