La célèbre qacida ‘Galou Laârab galou' qui décrit le destin tragique de Salah Bey, surnommé «le bey des beys», sera adaptée pour un spectacle musical à l'occasion de la manifestation «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe», a révélé, hier, mardi, à l'APS la conteuse Sihem Kenouche. Le spectacle alternera une narration de l'histoire de Salah Bey par Sihem Kenouche, la déclamation de passages du poème ‘Galou Laârab galou' (Les Arabes ont dit) et une interprétation de la qacida par le jeune chanteur Abbas Righi, a précisé la conteuse. Evoquant sa passion pour le conte et l'importance de la collecte des histoires et des légendes du patrimoine oral, Mme Kenouche a estimé que la présentation sous un angle nouveau de cette qacida immortelle «donnera de l'éclat à une œuvre littéraire des plus connues dans l'antique Cirta et perpétuera un patrimoine séculaire». Cette qacida, interprétée par plusieurs chanteurs de malouf dont l'inégalable Mohamed-Tahar Fergani, raconte sur un air mélancolique et nostalgique la légende d'un homme (Salah Bey), décrit comme juste, qui défendit ses administrés et réussit à faire intégrer les membres des communautés étrangères dans le tissu social et culturel de la ville des Ponts. Salah Bey dont le Dey d'Alger avait ordonné, en 1792, l'exécution, à la suite de conflits, était connu pour ses actions urbanistiques et d'enseignement. Il a notamment restauré le pont romain d'El-Kantara et réalisé des dizaines de mosquées et d'écoles. Mme Kenouche a déjà tenté cette expérience originale consistant à revisiter les qacidas en mêlant les arts de la chanson et du conte. ‘Semaâ enda' (Celui qui entend la rosée) et ‘El-Meknassia', immortalisée par El-Hadj M'hamed El Anka, ou encore la célèbre légende de ‘Avava Inouva', ont été racontés et chantés sous la houlette de cette artiste, avec un langage simple mêlant l'arabe dialectal et le français, dans le cadre d'un travail artistique réunissant des artistes maghrébins.