Question ■ Qui peut contrôler les marges bénéficiaires faramineuses qu'enregistrent la plupart des détaillants de fruits et légumes ? La réponse à cette question vient du président de la Commission des mandataires de fruits et légumes affilié à l'UGCAA, Mohamed Madjbar. Celui-ci nous a indiqué que «tant que la marge bénéficiaire n'est pas appliquée selon le bulletin d'achat des commerçants au détail, ce problème ne sera pas résolu». Et de poursuivre, «Pour éviter cette anarchie dans nos marchés, les détaillants doivent afficher simultanément les prix d'achat et de vente». Les autorités ont aussi une part de responsabilité. A ce sujet, M. Madjbar estime que les services de contrôle doivent veiller non seulement sur la qualité des produits agricoles, mais aussi sur la stabilité des prix qui flambent sans cesse hiver comme été. Le constat est là. Il est à se demander pourquoi il y a une grande différence entre les prix affichés dans les marchés de gros et de détail ? Les marges bénéficiaires ne sont jamais dans la limite de l'acceptable. Par exemple le prix de l'oignon ne dépasse pas les 12 DA le kilo au marché de gros alors qu'il a atteint les 50 DA, il y a quelques jours, sur le marché de détail. Et ce n'est pas tout ! Certes la production de citron n'est pas de saison, mais ce n'est pas une raison pour que son prix grimpe en flèche. En effet, le prix d'un kilogramme du citrons s'est envolé pour atteindre les 70 DA , alors qu'il était seulement, il ya quelques jours, à 25 DA/ kg. Beaucoup de prix de certains légumes demeurent injustifiés. Cette situation a fait que notre interlocuteur, comme l'ensemble des consommateurs, se trouve dans l'incompréhension. Sinon comment peut-on expliquer l'écart flagrant entre les prix fixés par les grossistes et les détaillants ? Cet écart entre les prix de gros et ceux au détail, touche l'ensemble des légumes. Sur le marché de gros, par exemple, les haricots verts sont affichés à 70 DA /kg contre 100 DA au détail , la tomate à 25 DA/kg , la courgette oscille entre 25 et 40 DA/kg contre 80 DA au détail, la pomme de terre à 30 DA /kg, la carotte à 40 DA contre 80 DA/kg au détail, la salade entre 25 et 30 DA/kg. Cela dit, sur les étals des détaillants, ces prix sont presque triplés. Ce constat touche également les fruits saisonniers. A titre illustratif, la cerise se vend à 300 DA le kilogramme, voire 500 DA chez certains détaillants d'Alger-Centre. Au marché de gros, ce fruit s'affiche à 220 DA. Pour justifier cet écart certains commerçants se cachent derrière un principe : «la libéralisation des prix ...» Est-ce que la règle du marché, selon l'offre et la demande, arrête réellement les prix ? A l'approche du ramadan, le consommateur se demande sûrement si les prix vont encore grimper et grimper...