Tayeb Belaïz annonce, depuis Sétif, l'installation d'un groupe de travail pour étudier le nouveau découpage administratif dont la priorité semble être donnée aux régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Le ministre de l'Intérieur promet, dans ce cadre, que la nouvelle carte administrative sera traitée «avec objectivité et en tenant compte de tous les paramètres». Le découpage administratif, un des points phares du programme électoral du candidat Bouteflika, devrait booster l'économie locale et rapprocher l'administration des citoyens. Ce groupe de travail, auquel sont associés des experts spécialisés dans différents domaines, «prendra tout le temps nécessaire pour étudier cette question qu'il s'agit de traiter avec objectivité et en tenant compte de tous les paramètres», a assuré hier, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales en visite dans la wilaya de Sétif. Le prochain découpage administratif, le quatrième opéré depuis l'indépendance du pays, devrait prendre en considération non seulement la densité de chaque wilaya, mais également les critères socioéconomiques de chaque région. Le facteur des distances entre administration et administrés conjugué à une démographie galopante dans certaines villes de l'intérieur du pays sont à l'origine de ce besoin d'extension. Une exigence qui pourrait être dictée aussi par la nouvelle stratégie du chef de l'Etat à vouloir apporter des réponses concrètes au chômage, à la bureaucratie et aux préoccupations sociales exprimées notamment par la population du Sud. Booster le développement local est l'argument avancé par de nombreux observateurs à la faveur de cette «priorité» donnée aux régions du Sud et des Hauts-Plateaux dans ce nouveau découpage, selon certaines indiscrétions. Des informations alimentées par les déclarations d'Abdelmalek Sellal lors de la dernière campagne électorale où il avait désigné les villes et chefs-lieux de daïra appelés à devenir de futures wilayas. On se souvient tous de son passage à Sétif où il avait notamment cité la daïra d'El-Menéa dans la wilaya de Ghardaïa, In-Salah relevant de la wilaya de Tamanrasset, Touggourt (Ouargla) et Frenda (Tiaret). Il avait, en outre, précisé que plusieurs daïras dans le Sud et les Hauts-Plateaux sont concernées par cette nouvelle carte administrative du pays devenue une «nécessité» exigée par de nombreux facteurs, faisant observer que le Sud constitue la dimension stratégique de l'Algérie de par les potentialités énormes dont il dispose. Le découpage administratif figurait parmi les points les plus importants du programme électoral du candidat Bouteflika, voire l'un de ses vieux projets qui remonte à son premier mandat avant qu'il ne soit mis en berne pour des raisons vraisemblablement financières. Le chef de l'Etat avait même installé, en 2001, une commission nationale chargée d'élaborer un projet de réforme des structures de l'Etat. 12 ans après, le projet du découpage administratif remonte à la surface à travers aussi bien les doléances des citoyens que des recommandations des Assises nationales sur le développement local, organisées en 2011 par le Conseil national économique et social (Cnes). L'Algérie a connu au lendemain de son indépendance plusieurs découpages administratifs dont, entre autres, les découpages administratifs de 1974 et de 1984, qui ont permis au pays de passer de 17 à 31 wilayas avant d'atteindre les 48 wilayas.