Arrestations ■ Quatre personnes ont été arrêtées, ce matin, en région parisienne et dans le sud de la France en liaison avec des filières jihadistes... Ainsi, trois jours après l'arrestation d'un Français soupçonné d'être le tueur du Musée juif de Bruxelles, le ministre de l'Intérieur français annonce ces arrestations qui devraient être suivies par d'autres. «Il y a des gens qui recrutent des jihadistes (...) Il y a, à l'heure où je vous parle, des arrestations en Ile-de-France et dans le sud de la France», a déclaré Bernard Cazeneuve à la radio Europe 1 évoquant, sans autre précision, quatre personnes interpellées. «Je ne vous en dirai pas plus», a-t-il ajouté, se bornant à vanter les «résultats» d'une «traque» qu'il veut «totale». Il ne faut «laisser aucune chance à ces terroristes», a-t-il dit. Dans son intervention, le ministre, a affirmé vouloir «agir» contre la radicalisation islamiste en prison, phénomène qui a marqué l'évolution du suspect de la tuerie du Musée juif de Bruxelles Mehdi Nemmouche. «La prison n'est pas là pour former des jihadistes mais il est vrai qu'en prison il y a la diffusion d'une pensée radicale», a-t-il dit sur Europe 1. «Il faut agir par rapport à ça», a-t-il poursuivi. «D'abord en faisant en sorte qu'il y ait des imams formés qui savent ce qu'est l'islam, qui en ont la culture, qui aillent expliquer cela dans les prisons.» C'est «fondamental d'avoir un contre discours», a-t-il déclaré. «C'est dans mon plan» qui sera présenté le 25 juin en Conseil des ministres, pour compléter les mesures présentées en avril afin de lutter contre les filières jihadistes vers la Syrie. «Je le ferai en liaison avec Christiane Taubira», la ministre de la Justice, «nous avons décidé d'agir ensemble sur ce point», a assuré Bernard Cazeneuve. «Aujourd'hui, l'incrimination d'association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ne suffit pas à être assuré qu'on aura la bonne incrimination pénale pour ceux qui, comme Mehdi Nemmouche, agissent seuls», a dit M. Cazeneuve. Le jeune homme présente le «profil du loup solitaire», «l'enquête dira s'il a bénéficié, ici ou là, de complicités», a encore déclaré le ministre de l'Intérieur. M. Cazeneuve a estimé que si la Belgique demandait l'extradition de Nemmouche, à l'issue de sa garde à vue, il «serait logique que ça lui soit accordé». Mehdi Nemmouche, le nouveau Merah Un Français de 29 ans, Mehdi Nemmouche, a été arrêté, vendredi, à Marseille, dans le sud de la France, lors d'un contrôle douanier inopiné à bord d'un bus en provenance de Bruxelles. Alors qu'il était en possession d'une Kalachnikov et d'un revolver et qu'il était fiché par les services de renseignement intérieur pour s'être rendu en Syrie en 2013, les enquêteurs ont rapidement fait le lien avec la tuerie du 24 mai à Bruxelles, qui a fait trois morts et un blessé qui est encore entre la vie et la mort. Après une enfance difficile et un plongeon dans la petite délinquance à l'adolescence, le suspect de la tuerie du Musée juif de Bruxelles, a sombré dans l'islam radical, lors de séjours en prison. Le profil de Mehdi Nemmouche, né le 17 avril 1985 à Roubaix (nord de la France), offre des similarités avec celui de Mohamed Merah, le jihadiste qui a tué quatre juifs dont trois enfants et trois militaires dans le sud-ouest de la France en 2012 : lui aussi ayant commencé par de la petite délinquance avant de monter en puissance après sa radicalisation. «Délinquant multirécidiviste», Mehdi Nemmouche a été condamné à sept reprises, la première fois en janvier 2004 par le tribunal des enfants de Lille (nord) pour vol avec violences, et incarcéré cinq fois, a indiqué le procureur de la République de Paris, François Molins.