Six personnes soupçonnées de s'être rendues en Syrie ont été placées en garde à vue mardi après un coup de filet du contre-espionnage à Strasbourg (est), sur fond de plan de lutte des autorités françaises contre les filières jihadistes vers la Syrie. L'opération, menée par les hommes du Raid, l'unité d'intervention d'élite de la police, s'est déroulée dans un quartier du sud de Strasbourg, près de la frontière avec l'Allemagne. Des policiers cagoulés et armés et plusieurs véhicules d'intervention étaient visibles devant un immeuble du quartier de la Meinau. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé l'arrestation et le placement en garde à vue de six personnes. Il s'agit d'une "nouvelle démonstration de la détermination totale du gouvernement à lutter de toutes ses forces contre le terrorisme et l'embrigadement des jeunes dans la radicalisation violente", a ajouté le ministre dans une déclaration à la presse. Selon des témoignages recueillis sur place, deux jeunes jihadistes qui ont trouvé la mort en Syrie étaient originaires de ce quartier et d'autres jeunes du quartier sont revenus de Syrie il y a environ un mois. Selon une source policière, les suspects se sont rendus en Syrie mi-décembre en prétextant "des vacances". Ils sont "susceptibles d'avoir rejoint un camp d'entraînement", a ajouté cette source précisant qu'ils avaient été très actifs sur internet via des réseaux sociaux. L'enquête devra "éclaircir tous ces points", a dit la source policière, incitant à la prudence, et "déterminer leur parcours notamment s'ils ont, ou non, combattu dans les rangs jihadistes".