Des épidémiologistes ont recommandé, mercredi à Alger, l'application des mesures d'hygiène hospitalières onusiennes, prévues dans les textes ratifiés par l'Algérie, pour la diminution de la prévalence des infections associées aux soins, dont la fréquence est de 15 à 18 %. "Les normes d'hygiène internationales doivent être appliquées en Algérie, car pas moins de 15% des hospitalisés contractent chaque année des infections associées aux soins", a souligné le Pr Abdelkrim Soukehal, chef de service d'épidémiologie du CHU de Beni Messous, lors d'une conférence-débat sur le sujet. Les infections nosocomiales ou infections associées aux soins sont des maladies contractées dans des structures de soins, privées ou étatiques, à la suite d'une opération chirurgicale, lorsque le matériel utilisé n'est pas correctement désinfecté. Le Pr. Soukehal, a précisé que la sécurité des patients dépendait de la qualité des soins et qu'il était "inadmissible" que des actes médicaux banaux tels que l'accouchement, les circoncisions ou les appendicectomies, entraînent des infections. Pour y remédier, le spécialiste appelle à l'installation des comités nationaux d'hygiène dans chaque hôpital, tel que le prévoit la loi sanitaire. Ce comité doit signaler tout acte contraire à la déontologie médical et soumettre des rapports annuels sur l'état des services, au ministère de la Santé, mais doit aussi alerter de la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques qui pourraient entraîner de graves conséquences médicales. Le professeur estime également que les infections nosocomiales peuvent être évitées par le suivi des recommandations internationales d'hygiène, et par la désinfection stricte du matériel chirurgical. Pour sa part, le Pr. Soukhal a annoncé que les structures de soin et plus précisément les services d'hématologies, allaient être dotées prochainement par de nouveaux matériels de désinfection importés par l'Algérie. "La serpillière et le balayage à sec doivent être proscrits des techniques de nettoyage et remplacés par le nettoyage à la vapeur à l'aide d'appareils spécifiques et essentiellement chez les chirurgies dentistes", a-t-il insisté. Ce chef de service a aussi préconisé que le tri et la destruction des déchets hospitaliers se fassent selon les normes requises, au risque d'entraîner des épidémies nationales telles que la méningite ou des pandémies à l'échelle mondiale à l'instar du H1N1 ou du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). De son côté, le Pr Rosa Belkaid, chef d'unité d'hygiène hospitalière au CHU de Beni Messous, a proposé la valorisation du personnel paramédical et sa formation aux techniques de stérilisation.