Il faut distinguer entre le mariage, zwadj, c'est-à-dire l'union entre un homme et une femme, et l?ârs, la fête organisée à l'occasion d'un mariage. Si le berbère emploie également le mot zwadj, il emploie, pour la fête, un terme spécifique, tameghra. Traditionnellement, on a tendance à hésiter quand on cherche une épouse : on a toujours peur de se tromper. Bien entendu, on recherche en priorité une fille de bonne famille, las'el. «Al-zîn fi nwar aI-defla, lh'mar ya'âfih», dit-on (le laurier-rose a de belles fleurs mais l'âne le dédaigne ? à cause de son amertume) ; autrement dit, ce n'est pas la beauté qui compte. Cependant, on ne dédaigne pas la beauté si elle est accompagnée par de belles manières : «Ezzîn wel yeddin», dit-on (beauté et adresse des mains !) ; ou encore «Mkul sba'â ssna'â» (chaque doigt connaît un métier !). Autrefois, à Alger, on éprouvait la mariée ; en la soumettant à une sorte de test, l?octave, le huitième jour du mariage : elle devait préparer elle-même le repas, mais en offrant aux convives les plats les plus difficiles, tels les gras-doubles et la tête de mouton, par exemple, dont le nettoyage et le lavage à eux seuls exigent tout un art ! Dans le même Alger, on demandait aux filles à marier de montrer leurs mains : mains blanches et délicates, mains de fainéante, mains abîmées aux ongles cassés, mains de travailleuse : autres temps, autres m?urs ! Telle mère, telle fille, dit le proverbe français. «Chuf yemmaha w khtab-ha» (regarde sa mère et demande là en mariage), dit un proverbe algérien. Les défauts de la mère sont ceux de la fille, ses qualités sont également les siennes. On dit aussi que «les secrets de la mariée sont chez sa mère» ; il faut entendre par secret non seulement les choses qu?on cache, mais aussi les défauts? Moralité : il faut, quand on demande une fille, observer le comportement de sa mère !