Constat ■ Youcef Baâloudj est un jeune auteur, poète, mais aussi dramaturge : son domaine de prédilection est l'écriture théâtrale. Mais ce n'est pas pour les adultes qu'il écrit. Ce sont les enfants qui l'intéressent. Si de nature il s'intéresse à l'écriture, c'est parce que celle-ci est, selon lui, «une vocation à la base», vocation qui, au fil du temps et des expériences, «s'est transformée en une passion», passion, qu'il cultive d'ailleurs au gré de ses inspirations. «L'écriture devient, par la suite, un choix», dit-il. Et d'expliquer : «J'ai choisi l'écriture – qui, elle, m'a choisi – et décidé d'œuvrer dans cette voie, en dépit des difficultés que j'ai rencontrées et que je rencontre.» Youcef Baâloudj explique que son intérêt pour l'écriture relève d'un intérêt étudié, «depuis que j'ai décidé d'en faire une profession», souligne-t-il. Autrement dit, «pour ce faire, je me suis tracé, voire imposé, une ligne de conduite faite de sérieux et de rigueur, notamment dans la façon de concevoir et de gérer cette carrière d'écrivain», confie-t-il. Youcef Baâloudj, malgré ses publications, tient à garder la tête sur ses épaules et à ne pas afficher une quelconque prétention. Il reste modeste, égal à lui-même. «Je suis en phase d'expérimentation. J'expérimente tout ce que je peux faire et entreprendre, avec un intérêt particulier pour le théâtre, notamment le théâtre pour enfant», déclare-t-il. Celui qui a récemment remporté (le 8 juin dernier) le prix Ali-Maâchi, dans le domaine de la littérature enfantine, espère se spécialiser dans l'écriture théâtrale pour enfants. Interrogé sur la raison pour laquelle il s'intéresse à ce type d'écriture, Youcef Baâloudj répond : «D'abord, c'est un intérêt personnel. Ensuite, je considère l'écriture théâtrale pour enfants comme un défi que je tiens à relever», tant les contraintes sont nombreuses et ce domaine reste encore à défricher. En effet, c'est surtout parce qu'il a constaté que le théâtre pour enfants, tel qu'il est pratiqué en Algérie, ne répond pas vraiment aux attentes du jeune public : «Mon désir est de faire un théâtre différent de ce qui se fait d'habitude. Je veux réaliser un théâtre en direction des enfants, théâtre qui respecte leur intelligence.» Car, souvent, les pièces destinées aux enfants sont, pour la plupart, des représentations clownesques, et cela porte atteinte à l'esprit intelligent de l'enfant. Youcef Baâloudj reconnaît que l'écriture théâtrale n'est pas aisée, c'est une écriture profonde et complexe, car en écrivant une pièce, il faut bien tenir compte de plusieurs paramètres relatifs à l'enfant, son âge et sa psychologie, d'où une grande considération pour ce dernier. «En écrivant, je fais tout pour garder ce lien direct avec l'univers de l'enfance à travers la lecture et la recherche aussi», explique-t-il. «Il y a une pratique théâtrale en Algérie qu'il ne faut pas ignorer. Toutefois, on peut la juger et l'évaluer», a déclaré Youcef Baâloudj. Pour lui, cette pratique est fébrile. Elle en est encore à ses balbutiements. Elle manque de distinction, de maturité, et ce, malgré une production prolifique des pièces théâtrales pour enfants. «Seules quelques-unes d'entre elles méritent d'être considérées comme telles. Elles sont de qualité et ont du niveau», dit-il. Et d'abonder : «Il y a des expériences réussies certes, mais qui relèvent d'initiatives individuelles. L'écriture théâtrale en Algérie connaît une crise. Il y a de bons auteurs, malheureusement ils ne trouvent pas le chemin les menant jusqu'aux planches, et ce, en raison des contraintes qui entravent leur épanouissement. Malgré toutes ces difficultés, le théâtre pour enfant existe en Algérie, sauf qu'il faut le prendre au sérieux, bien en considération, l'améliorer et le développer.