Halte ■ A mi-parcours et après vingt jours de consultations autour du projet de la révision de la Constitution, Ouyahia a reçu hier, vendredi, la presse, le temps d'un premier bilan. Nous apprendrons ainsi que 75 partenaires ont pris part aux 64 rencontres tenues jusqu'à présent, 12 partis de l'opposition ont décliné l'invitation, tandis que toutes les associations et l'ensemble des 14 professeurs d'université ont accepté de prendre part à ces consultations. Du 21 juin (aujourd'hui) au 8 juillet, le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, recevra, 65 partenaires, dont 30 partis, 19 associations et 6 compétences nationales. Il a, dans son intervention, estimé que l'appel à une période de transition constituait la «forme d'opposition la plus dangereuse». «L'option d'une période de transition brandie par ceux ayant préféré boycotter ces consultations se veut l'une des plus dangereuses formes d'opposition à l'appel de la présidence de la République à la participation au dialogue sur la révision constitutionnelle». «L'Algérie d'aujourd'hui est un Etat aux institutions démocratiques où le peuple choisit ses dirigeants tous les cinq ans, comme ce fut le cas le 17 avril 2014», a-t-il affirmé, non sans rappeler que «le pays avait auparavant payé un lourd tribu aux surenchères et manœuvres politiques à l'origine de plusieurs années d'une terrible inertie». Pour le ministre d'Etat, la sensibilité salafiste reste une réalité en Algérie avec laquelle il faut composer. C'est ainsi qu'il explique l'invitation faite aux dirigeants de l'ex-parti dissous (FIS) pour participer à ces consultations. «Nous les avons invités en tant qu'Algériens», indique-t-il. Il ne manquera pas de préciser qu'il n'est toutefois «pas question du retour du FIS». Un sujet qui aura dominé cette rencontre et qui s'est accaparé le plus gros des questions qui lui ont été posées. Face aux questions récurrentes sur ce sujet justement, il ne manquera pas de lancer à l'assistance une forme de questions-réponses qu'il prise particulièrement : «Quand arriverons-nous à défendre nos convictions par nous-mêmes et pas simplement par un article de loi ?» «S'il s'agit d'une inquiétude profonde, la République a fait ce qu'elle devait faire». Il évoquera dans ce contexte l'article 178 «qui n'est pas passible de révision», précise M. Ouyahia, et qui définit les règles de création d'un parti politique. «Personne ne peut créer un parti sur une base religieuse», rappelle-t-il. Une précision qui aura fait réfléchir plus d'un présent dans l'assistance, tant la lutte contre le fanatisme est loin d'être du seul ressort du législateur... L'amnistie générale : «une fumisterie politique» Interrogé sur la possibilité d'«amnistie générale», Ouyahia a rappelé que la charte pour la paix et la réconciliation nationale a «bien balisé le terrain» et «a laissé au chef de l'Etat une clé, qui est la possibilité de proroger l'opération de prise en charge d'enfants de l'Algérie qui renonceraient à la violence». Pour lui, ce concept (amnistie générale) est «une fumisterie politique». «En droit, il n'y a pas d'amnistie générale», insiste-t-il.