Dans une conférence de presse tenue à la résidence El-Mithak, le ministre d'Etat, directeur du cabinet de la présidence de la République, a donné un pré-bilan sur les consultations entreprises avec les dirigeants des partis politiques, organisations nationales et représentants de la société civiles. Ce rendez-vous a permis au chargé des consultations du projet de la révision constitutionnelle de répondre aux critiques du «groupe des boycotteurs». Intervenant devant les représentants de la presse nationale, pour la première fois depuis sa nomination à la tête du cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia a donné lecture des consultations tenues jusqu'ici avec les dirigeants des partis politiques, et les représentants d'organisations nationales et de la société civile. A ce sujet, M. Ouyahia a indiqué que soixante-quinze partenaires ont pris part jusqu'à présent à ces consultations. «Ces consultations ont eu lieu grâce au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui a tendu la main à tous sans exclusion pour œuvrer de concert en vue de sortir avec un cadre consensuel sur la révision de la Constitution. M. Ouyahia a indiqué qu'il s'interroge sur ceux qui parlent d'une période de transition. «L'Algérie est le premier pays qui a passé par cette période transitoire au moment où le pays a traversé une crise sans précédente dans les années 1990», a-t-il indiqué. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, les entrevues se déroulent dans un climat de paix et de tranquillité qui règne dans le pays, a-t-il ajouté. M. Ouyahia a indiqué que plus de 10 millions d'élèves ont passé leurs examens en toute sérénité et sécurité. En réponse à ceux qui demandent à ce que l'armée intervient pour diriger le pays dans une période transitoire, le chef de cabinet devait répondre : «L'armée a été contrainte d'intervenir dans le passé pour sauver le pays des erreurs des politiciens. Après avoir réussi leur mission, les forces armées s'occupent aujourd'hui de la sécurisation du territoire», a-t-il ajouté. Au sujet des consultations, le chef du cabinet de la Présidence devait préciser qu'elles ont pour objectif le renforcement et la séparation des pouvoirs et le rôle du Parlement, et d'offrir une place à l'opposition afin de consolider les droits et les libertés des citoyens et de promouvoir la démocratie. M. Ouyahia a par ailleurs relevé ces questions ont été formulées durant ces rencontres par «la majorité» des participants représentant les partis politiques et la société civile ou par des personnalités et compétences nationales. Après son intervention, M. Ouyahia a répondu aux questions des représentants de la presse qui ont été invité à cette conférence. La majorité des interrogations des journalistes a tourné sur trois ou quatre sujets à savoir : l'éventuelle amnistie générale, l'éventuel retour de l'ex-FIS dissous et surtout sur les invités de certaines «personnalités» qui ont été invitées à prendre part aux consultations sur la révision de la Constitution. Ahmed Ouyahia n'a fait que confirmer les déclarations d'Abdelmalek Sellal sur les mêmes sujets. «Il n'y aura pas de retour du Front islamique du salut ni d'amnistie générale», a répondu M. Ouyahia. Au sujet des invités qui ont créé la polémique, M. Ouyahia a indiqué qu'il s'agit de deux personnes qui ont été reçus en tant que «personnalités nationale», Madani Mezrag et Cheikh El-Hachemi Sahnouni. «Nous avons décidé de rencontrer ces deux personnes du fait qu'elles étaient pour beaucoup dans l'arrêt de l'effusion du sang. M. Sahnouni a été le seul qui a dénoncé les violences commises par les groupes terroristes alors que Madani Mazreg a appelé à une solution pour arrêter la violence», a ajouté M. Ouyahia. Ce dernier devait également préciser que les deux dirigeants de l'ex-FIS n'ont jamais évoqué le retour de l'ex-parti sur la scène politique. M. Ouyahia a rappelé que les consultations se poursuivent toujours et que les portes de la présidence de la République seront toujours grandes ouvertes à ceux qui veulent donner des propositions à condition de respecter les valeurs de la nation et de la République. Il est à signaler qu'en plus des dirigeants des partis politiques et des organisations nationales, M. Ouyahia a également reçu, depuis le 1er juin dernier, une quarantaine de personnalités dont sept femmes. Il s'agit de Mmes Zohra Drif-Bitat, moudjahida et vice-présidente du Sénat, Saïda Benhabylès, présidente du CRA, Fatma-Zohra Flici, présidente de l'Organisation des victimes de terrorisme (ONVDT), Fouzia Ababsa pour le syndicats des journalistes (FNJA non agréé), Chalabia Mahdjoubi, présidente du parti MJD, Zoubida Assoul en sa qualité d'avocate et présidente de l'UPC et le Pr Souad Ghaouti, spécialiste en droit international. Il a également reçu l'ancien membre du Haut Comité d'Etat (HCE), deux anciens chefs de gouvernement, MM. Belaid Abdeslam et Smaïl Hamdani, ainsi que l'ex-ministre de l'Intérieur et président de l'Association des anciens du Malg, M. Ould Kablia. M. Ouyahia a également reçu deux anciens dirigeants du parti dissous, chose qui a créé une véritable polémique au niveau de la société civile et des organisations des victimes de terrorisme.