Qualités ■ Les bienfaits de l'huile d'argan ne sont plus à démontrer, et ce, pour divers usages d'ailleurs (art culinaire, cosmétique ou en pharmacie). L'arganier, de son nom scientifique argania spinosa, très connu au Maroc voisin, est un arbre qui pousse également en Algérie, dans la wilaya de Tindouf où l'on compte quelque 70 000 hectares. Dérisoire devant les 500 000 hectares exploités au Maroc qui en exporte l'huile, notamment vers l'Europe où les fabrications cosmétiques en sont très friandes en raison de ses multiples vertus. En Algérie, en plus de l'insignifiance des surfaces occupées par cette espèce, la priorité reste sa protection, puisqu'en plus de sa rareté, l'arganier devient une espèce menacée, notamment par les pâturages. L'arganier est parfaitement adapté aux conditions d'aridité du milieu du fait de mécanismes régulateurs des variations simultanées du potentiel hydrique foliaire et de la transpiration. Cette espèce assure l'équilibre écologique du milieu qu'elle colonise, grâce à son système racinaire puissant et profond, permettant la protection et la conservation des sols contre les processus d'érosion hydrique et éolienne. Sur le plan de la biodiversité, le cortège floristique spécifique à la formation à base d'arganier totalise plus de 50 espèces et sous espèces végétales vasculaires et constitue un carrefour de flores d'origines diverses. Il y va de même pour la diversité des espèces animales, qui trouvent en l'arganeraie, un écosystème propice à la création de refuges. En effet, la typologie des habitats qu'abrite cet écosystème, leur diversité ainsi que leur agencement spatial, a permis à un grand nombre d'espèces des zones arides d'y créer leur refuge. Dans ce contexte, nous citons la présence de la gazelle Dorcas et une forte présomption quand à l'existence de la gazelle Dama, ceci pour ce qui est des Antilopes. Concernant les canidés, l'hyène rayée y trouve, là aussi, un milieu favorable. Quant à l'écureuil de Barbarie, en situation de déclin éminent, sa présence est avérée au niveau de la région, à certains endroits, notamment dans les encaissements d'oueds et surtout les escarpements rocheux. Le Ratel du cap fréquente aussi cet écosystème à travers de sporadiques apparitions. Dans l'économie rurale, l'arganeraie peut constituer un système sylvo-pastoral basé sur le ramassage des fruits et du bois de feu et la pratique du parcours extensif. Les actions anthropiques qui s'exercent partout à travers l'arganeraie (défrichement, coupe de bois, surpâturage) modifient considérablement la structure des peuplements, la consistance et les conditions de croissance et de développement de l'espèce. L'arganier est menacé de disparition, car les signaux d'alarme se multiplient ces derniers temps à propos de cet arbre : il subit diverses agressions. Les problèmes auxquels cet arbre est confronté sont multiples, l'arganeraie régresse en termes de superficie et surtout de densité. L'aire de l'arganier se dégrade d'année en année sous l'effet conjugué du pâturage et de l'utilisation du bois pour la production du charbon.