Résumé de la 4e partie Les Allemands quadrillent la ville, banlieue comprise, et passent toutes les maisons au peigne fin. Dans le milieu de l'après-midi, la porte de la maison où est caché Douglas est ébranlée par des coups de crosse. «Tür auf ! Schnelt !» (Ouvrez la porte ! En vitesse !) M. Hiecque dit à sa femme : «Va ouvrir !», et à Douglas : «Dans le fond de la cour ! Le tas de foin ! Vite !» Douglas se précipite au fond de la cour, plonge dans le tas de foin. M. Hiecque, pendant ce temps, le recouvre en hâte et regagne sa cuisine. Les soldats allemands, fusils braqués, y pénètrent déjà. L'un d'eux menace le couple de son arme, les autres se répandent dans la maison et dans la cour. Douglas, étouffant sous le foin, entend s'approcher les bottes. Elles arrivent... Elles passent... Elles s'éloignent... Ouf ! Il respire. Décidément, ces Allemands sont faciles à rouler ! Il n'a pas fini de penser cela que le bruit des bottes revient dans la cour. Il arrive droit sur Bader ! Et une baïonnette s?enfonce dans le foin, à cinquante centimètres de lui ! Au deuxième coup, elle frôle la tête. Au troisième coup, elle lui traverse la manche ! Dans le scénario d'un film, Douglas Bader ne bougerait pas et l'Allemand s'en irait. Mais nous sommes dans la réalité. Douglas comprend que le prochain coup de baïonnette va le transpercer. Il se dresse comme un diable sortant de sa boîte, faisant voler le foin, et l'Allemand à la baïonnette a plus peur que lui ! C'est un jeune. Il fait un bon en arrière et pousse un cri ! Les autres se précipitent. Douglas est entouré de fusils, baïonnettes au canon. Il y a un silence. Un adjudant sort de la cuisine, revolver au poing, et dit en anglais : «Vous nous avez donné du mal, major... ? Pourriez-vous faire baisser ces baïonnettes ? répond Douglas. Je ne suis pas armé. Quant à ces Français, ils ne savaient pas que j'étais là, je m'y suis caché la nuit. ? Bien sûr, major. Tout le monde est innocent !» Et voici l'épilogue de cette histoire : les époux Hiecque sont envoyés dans un camp de concentration. On les retrouvera après la guerre, dans l'état que l'on devine, mais vivants. Douglas Bader est transféré successivement dans quatre camps allemands. Il manque de s'évader du quatrième, en se mêlant à un groupe désigné pour aller travailler aux champs. Son absence est découverte, l'officier ordonne aux cinquante hommes du groupe... de se déculotter, pour repérer les jambes artificielles. Douglas fait un pas en avant. Il se retrouve, cette fois, dans la célèbre forteresse médiévale de Kolditz. C'est là que les Américains le délivrent, en avril 1945. Rentré à Londres, Bader devient un héros. Son histoire fait le tour des journaux et le sujet d'un livre : Bader, vainqueur du ciel. Mais il reste au héros à connaître, rétrospectivement, la plus grande peur de sa vie. Le colonel Galland, qui a survécu à la débâcle allemande, envoie en Angleterre la photographie de Douglas prise au moment où il lui avait permis de s'installer aux commandes du Messerschmitt 109. On y voit la tête de Douglas de profil, dans le cockpit, et trois officiers allemands de dos, debout près du fuselage. Et l'on voit très nettement que celui de droite, au premier plan, tient discrètement son pistolet à la main... Si Douglas Bader avait cédé, à cet instant, à l'envie de lancer le moteur, c'eût été la fin de l'homme aux jambes... et au moral d'acier.