Revanche Les coéquipiers de Figo auront fort à faire devant un adversaire qui les a battus au premier tour, à savoir la Grèce. Cette dernière a écarté de son passage les grands favoris de ce tournoi. L'effet de surprise dont a largement bénéficié la sélection grecque depuis le début de l'Euro-2004 de football ne jouera pas face au Portugal, ce soir à Lisbonne, pour une finale dont seule désormais l'affiche est inattendue. Qui eût dit, il y a trois semaines, que la rencontre décisive pour l'attribution du titre européen serait la réplique exacte du match inaugural que le Portugal, grand favori, avait perdu (1-2) à la surprise générale contre une Grèce alors considérée comme du menu fretin ? Nul n'attendait les Hellènes à ce rendez-vous. Jamais, au long de leur parcours, ils n'ont eu la faveur du pronostic. Le style de jeu, tout de sueur, d'abnégation et de réalisme, imposé par leur entraîneur allemand Otto Rehhagel, était jugé obsolète, vraiment trop fruste. Sans avoir rien concédé à l'esthétisme, les Grecs ont, néanmoins, écrit la première ligne d'un palmarès international jusqu'alors vierge de toute performance notoire. Reste seulement à savoir si ce sera en lettres d'or ou d'argent. La présence en finale du Portugal, pays organisateur, est moins insolite, même si la Seleçao n'avait encore jamais disputé l'ultime rencontre d'un tournoi majeur. Elle s'en était au moins approchée en n'échouant à trois reprises qu'en demi-finale (Euros-1984 et 2000, Mondial-1966). Ce passé, le soutien acquis du public et l'expérience de son entraîneur Luiz Felipe Scolari, l'homme qui a mené en 2002 le Brésil à son cinquième titre mondial, font du Portugal un favori logique. C'est bien ce qu'il doit craindre. Car, face à la Grèce, la France puis la République tchèque l'étaient tout autant, voire davantage. Elles n'en sont tombées que de plus haut.