Après huit matches et l'entrée en matière des 16 équipes, l'Euro-2004 de football (12 juin-4 juillet) s'est placé sous le signe de la défense, une arme déployée avec habileté par les plus petits pour faire trembler, voire même tomber, des favoris souvent empruntés au démarrage. Hormis la Suède (gr.C) qui n'a pas fait de détails (5-0) face à une équipe bulgare plutôt joueuse mais dépassée, tous les prétendants au titre se sont manifestés par des débuts chaotiques face à des outsiders plus vite dans le rythme et bien décidés à jouer leur chance à fond. En clair, ces derniers ont d'abord pensé à ne pas prendre de buts, misant sur une défense de fer et s'en remettant aux contres pour marquer. Une recette qui, si elle s'est contentée de donner des sueurs froides à la République tchèque (gr.D), s'est en revanche révélée efficace face au Portugal (gr.A). Ainsi, dès le match d'ouverture samedi, les Portugais, grands favoris devant leur public, se sont fait surprendre en s'inclinant face à la Grèce (1-2), tandis que dans l'autre match du groupe, l'Espagne assurait l'essentiel en s'imposant face à la Russie (1-0). Déjà trahie par le manque d'inspiration de ses vedettes (Rui Costa, Figo), la Selecçao s'est surtout heurtée à un bloc compact et habile en contres. Bien regroupés en défense, les Grecs ont placé le Portugal au pied du mur et, plus encore, montré la voie à suivre. Ainsi, dès le lendemain, les Anglais (gr.B), malgré de fortes individualités (Beckham, Scholes, Lampard, Owen), ont appliqué la même recette face à l'équipe de France, championne d'Europe en titre. Un pari qui a bien failli réussir, les Bleus menés au score dès la première période, ne se créant qu'un tout petit nombre d'occasions. “J'ai été surpris, expliquait après coup le défenseur Lilian Thuram. Ils se sont mis tous derrière, mais il y avait de l'exagération, un refus du jeu.” Heureusement pour lui et ses coéquipiers, deux coups de patte de Zinédine Zidane dans le temps additionnel (un coup franc et un penalty) ont permis aux Français de l'emporter (2-1) in extremis. Dans l'autre match de ce groupe, la Croatie et la Suisse se sont quittées sur un triste match nul (0-0), confirmant que ces deux sélections auront du mal à s'octroyer une des deux premières places qualificatives pour les quarts. Dans le groupe D, c'est la République tchèque qui s'est fait des frayeurs. Ultra favoris face à la “minuscule” Lettonie, 52e nation au classement de la Fédération internationale (FIFA), les Tchèques, dominateurs, ont longtemps buté sur la défense lettone, encaissant même un but en contre (45+1) avant de parvenir enfin à s'imposer en seconde période (2-1). “Ce but sur contre-attaque juste avant la pause nous a coupé les jambes. J'ai parfois douté. Mais on a fait le plus dur”, avouait le capitaine Pavel Nedved après la rencontre, tandis que la sélectionneur Karel Brueckner estimait que “la Lettonie a très bien défendu et nous a frustrés pendant de longs moments”. Un résultat qui fait néanmoins le bonheur des Tchèques puisque dans l'autre match, l'Allemagne et les Pays-Bas ne sont pas parvenus à se départager (1-1) au terme d'une partie dominée tour à tour par les deux sélections. Enfin, dans le groupe C, la Suède, en réalisant la plus belle performance depuis le début de l'épreuve, a rendu d'autant plus passionnant le prochain Italie-Suède, vendredi à Porto. La Squadra Azzurra, seule favorite à n'avoir pas marqué, a en effet concédé le match nul face à une solide équipe du Danemark (0-0). Programme Groupe B Angleterre-Suisse 17h00 Croatie-France 19h45