Même si les années de terrorisme ont dissuadé les amateurs de ce moyen de transport peu onéreux, les auto-stoppeurs semblent plus que jamais de retour. Mais qui sont les personnes qui recourent, souvent ou occasionnellement, au stop ? En règle générale, ce sont les jeunes qui utilisent ce moyen pour se déplacer. Certes, on peut trouver des femmes ou des hommes d?un certain âge au bord d?une route en train de solliciter les automobilistes pour les prendre, mais cela est peu fréquent chez nous. Faire de l?auto-stop est, de nos jours, l?une des rares manières de goûter à l?aventure. Ainsi est expliqué le recours fréquent des jeunes, qui ont toujours un goût pour le risque à assouvir, au stop. Cependant, il faut bien relever que dans la plupart des cas, les gens font du stop, car n?ayant pas les moyens de prendre le bus ou le train. «Il m?arrive souvent de tomber en panne d?argent. Des fois, comme je travaille jusqu?à 18 h, je ne trouve pas de moyens de transport. Dans de pareils cas, je n?ai pas d?autre choix que de faire du stop», témoigne Omar, 29 ans. En revanche, pour Farid, 36 ans, enseignant, «le stop est une habitude». «Vous savez, déjà à l?époque où j?étais à l?université de Bouzaréah, je ne prenais que très rarement le Cous. Je préférais rejoindre la cité universitaire de Ben Aknoun où je résidais par stop, en compagnie d?un ami. Jusqu?au jour d?aujourd?hui, j?aime bien me déplacer par ce moyen. Pourtant, j?ai les moyens de prendre un taxi ou un bus et même un avion, étant donné que je gagne bien ma vie», témoigne-t-il. Les étudiants figurent parmi «les plus grands auto-stoppeurs». Pour des considérations financières surtout, beaucoup optent pour le stop quand il s?agit de faire un déplacement plus ou moins long. Il est d?ailleurs très fréquent de voir sur les grands axes routiers situés près des universités et des cités universitaires une file de stoppeurs, cartable à la main, les uns derrière les autres avec une petite pancarte indiquant, souvent avec un numéro, leur destination. Cela étant, faute d?argent ou de moyens de transport, tout un chacun peut se retrouver un jour en train de «faire un signe de la main» dans l?espoir d?être transporté. Alors? Un sport complet Pour ses adeptes, le stop est à la fois un art, un sport et une «bonne école» en ce sens qu?il apprend, outre à marcher, à être patient, débrouillard, hardi, à vaincre sa timidité, à avoir confiance en soi, à connaître des gens que l?on n?a pas autrement l?occasion de rencontrer? En d?autres termes, faire de l?auto-stop est loin d?être une perte de temps.