Si dans un certain nombre de pays du monde, le stop est pratiqué aussi bien par les hommes que par les femmes, le cas est tout autre chez nous où il est quasiment rare de voir une femme solliciter les automobilistes pour être transportée. Certes, dans les zones rurales où tout le monde se connaît ou presque, les vieilles femmes recourent des fois à ce procédé faute de moyens de transport, mais cela constitue plus une exception qu?une règle. C?est que le stop est la chasse gardée des hommes dans notre société. De fait, toute femme qui ose transgresser cette règle est traitée de «dévergondée, de dépravée, de débauchée?» Pourtant, il est plus facile pour une femme que pour un homme de trouver du transport par auto-stop. «Il suffit qu?elles fassent un signe pour qu?elles soient transportées. Mieux encore, des fois, ce sont carrément les automobilistes qui viennent leur proposer leurs services en les apercevant au bord de la route. Bien évidemment, ces propositions sont loin d?être innocentes», selon Noureddine qui, pour appuyer ses propos, a tenu à raconter une histoire réelle vécue par son ami : «Il est allé avec sa petite amie un vendredi à Sidi Fredj. Le soir, en voulant rentrer sur Alger, ils ont été confrontés au problème de transport. Après une longue et vaine attente, ils ont décidé de faire de l?autostop, mais personne ne voulait les prendre. Mon ami a eu alors l?idée de laisser seule sa compagne faire du stop sans toutefois trop s?éloigner d?elle. Le premier automobiliste qui l?a vue s?est arrêté. C?est là que mon ami a quitté sa cache pour aller s?asseoir à côté de son amie dans le véhicule qui s?était arrêté.»