Résumé de la 3e partie Des ouvriers, qui se rendaient à leur travail, furent intrigués par une voiture dont une portière était grande ouverte. Sur le siège avant, un homme gisait dans une mare de sang. La police, désormais familiarisée avec le rituel du tueur de Nogent, fut persuadée qu'il s'agissait d'une nouvelle agression du «tueur de l'ombre», bien que, cette fois, il se soit attaqué à un couple et non à une femme seule. L'hiver suivant, un nouveau meurtre fit rebondir l'affaire. Le 8 janvier 1974, Josette Routier, une employée de banque de 29 ans, fut assassinée à son domicile de Nogent-sur-Oise. Le meurtrier s'était introduit chez elle en escaladant les balcons de la résidence. Caché dans les doubles rideaux, il avait attendu la jeune femme, brune, comme les autres victimes. Il l'avait assommée d'un coup de matraque derrière la tête, lui avait tiré deux balles de calibre 5.5 dans la tempe et lui avait arraché ses sous-vêtements. Le corps de Josette Routier ne fut découvert que trois jours plus tard par des voisins inquiets de sa disparition. En septembre 1974, l'inspecteur divisionnaire Daniel Neveu fut muté à Creil. L'affaire lui fut confiée. Ce jeune policier de 34 ans, au parcours sans faute, se passionna pour cette énigme. Avec acharnement, méthodiquement, il allait construire un raisonnement pour résoudre l'enquête. Depuis le début, 250 gendarmes et 50 inspecteurs étaient mobilisés en permanence dans la région. Auditions par centaines, fouilles systématiques, recherches minutieuses, rien n'était laissé au hasard. Mais chaque meurtre obligeait les enquêteurs à tout reprendre. Les indices étaient bien faibles : un cheveu brun dont on ne pouvait dire s'il appartenait au tueur, une empreinte de bottes de pointure 42, quelques douilles de balles de carabine, une cordelette à sept brins, et le témoignage de Micheline Mérienne, qui avait entrevu le tueur. De leur côté, les experts psychiatres tentaient de cerner la personnalité du tueur, imaginant volontiers une espèce de monstre solitaire incapable d'avoir une sexualité normale... Les études balistiques, quant à elles, apportèrent la preuve que le tueur avait utilisé plusieurs armes. Daniel Neveu, en lisant l'énorme dossier constitué depuis 5 ans, apprit que les crimes, sans mobile apparent, avaient été accomplis selon un rituel morbide : de nuit, dans le froid, un coup de matraque, puis un coup de feu et, pour le meurtre de Josette Routier, l'utilisation d'un couteau dans un but sexuel. En 1975, à l'arrivée du commissaire Jacob à l'antenne de la Police judiciaire de Creil, les policiers travaillèrent sur une plus grande échelle. Une centaine d'enquêteurs fouilla la région dans ses moindres recoins. Six procès-verbaux furent dressés, 92 perquisitions furent ordonnées, 1 000 personnes interrogées. (à suivre...)