Résumé de la 6e partie Chacun était persuadé à Nogent que le «monstre» n'avait pas fini de hanter son «terrain de chasse» qu'il semblait connaître parfaitement. Le commissaire Jacob avait reçu un appel anonyme lui indiquant que le tueur était un ancien ouvrier des Etablissements Rivière à Creil, qu?il avait «fait» l'Algérie, avait pratiqué la boxe, était marié à une femme blonde et ne possédait pas de permis de conduire. Selon l'appel, l'homme était un violent et un voleur. Daniel Neveu avait déjà dressé une liste de 150 suspects. A l'issue de la dénonciation téléphonique reçue par son patron, il y ajouta six noms. Puis, l'inspecteur reprit le dossier du double meurtre de Laigneville. Les meurtres de Mauricette Van Hyfte et Eugène Stephan ne correspondaient pas aux habitudes du tueur. Celui-ci n'avait, jusque-là, jamais tué d'homme. L'inspecteur Neveu pensa que le meurtrier avait été surpris dans un lieu qui lui était familier. Un indice vint étayer le raisonnement de l'inspecteur Neveu. Quelques jours après le double meurtre, près d'un robinet du cimetière, avait été retrouvée une balle de 22 long rifle qui était certainement tombée de la poche du tueur alors qu'il se lavait les mains. En pleine nuit, Neveu essaya, sans succès, de retrouver ce robinet. L'assassin était donc un habitué du cimetière, quelqu'un qui devait se rendre régulièrement sur la tombe d'un parent. Une fois encore, Neveu dressa une liste de 2 500 personnes qui auraient pu venir se recueillir sur l'une des 650 sépultures de Laigneville. Un laborieux travail de recoupement lui permit de sélectionner 250 fiches. Au mois de novembre 1976, après de multiples vérifications, seuls cinquante noms subsistaient encore sur la liste des suspects. Il fallait agir vite, car l'hiver et la pluie risquaient de ramener le «tueur de l'ombre» sur son terrain de chasse. L'homme sur lequel planait le plus de soupçons était un garde-chasse ; il fut mis hors de cause. Le second, un malade mental, reçut les policiers en leur annonçant qu'il les attendait depuis six ans. Il fut également mis hors de cause, ainsi que les deux suspects suivants. Le cinquième se nommait Marcel Barbeault. Bon père de famille, ouvrier à l'usine Saint-Gobain, cet homme de 35 ans habitait une cité HLM à Montataire. Le 14 décembre 1976, une perquisition fut ordonnée à son domicile. Aucune pièce à conviction ne fut trouvée dans son appartement. Mais avant de partir, les policiers firent un détour par la cave. Entre de vieux meubles, ils découvrirent, dissimulés derrière une porte, une carabine 22 long rifle de marque Gekado, un poignard de commando, une matraque et un ciré de pêcheur ! (à suivre...)