Analyse Le Front des forces socialistes a dressé un constat accablant de la situation sociopolitique et économique du pays, à l?occasion de la tenue, ce week-end, d?une session extraordinaire de son conseil national. Présidé par le tout fraîchement désigné à la tête du secrétariat national du parti, Mustapha Bouhadef, ce conclave, consacré à l?analyse de la situation du pays, a été une occasion pour le FFS de réaffirmer son opposition au pouvoir en place. Comme pour répondre à ceux qui l?accusent de «travailler au profit du président de la République», le parti de Hocine Aït Ahmed a tenu à souligner, par la voix de son premier secrétaire national : «Il y a, depuis le 8 avril, un vice supplémentaire pour normaliser la société, discréditer la chose politique et acculer la population au fatalisme.» Les critiques du FFS se sont surtout portées sur «la fixation politique et sécuritaire sur la Kabylie». A ce propos, Karim Tabbou, porte-parole du parti, s?est demandé pourquoi la violence se concentre dans cette région du pays ces derniers temps, avant de noter qu?«il y a des planifications politiciennes» qui ont pour objectif de faire plier la région par «la terreur», «la dépolitisation» et «le pourrissement social». Fidèle à ses idées, le FFS n?a pas manqué de critiquer le maintien de l?état d?urgence. De même, il s?est élevé contre «la remise en cause des libertés depuis le 8 avril». Ainsi a-t-il dénoncé les «forcings et les coups d?Etat contre les partis et les syndicats» et l?atteinte à la liberté de la presse. Sur cette question, Mustapha Bouhadef dira que le FFS est contre l?incarcération des journalistes, «même si on ne partage pas leurs idées». Par ailleurs, le plus vieux parti d?opposition en Algérie s?est montré très inquiet quant aux «tentatives du pouvoir visant à manipuler et à détourner les revendications légitimes des populations du Sud. Au lieu de les prendre en charge, le pouvoir est en train de diffuser des idées selon lesquelles les gens du Sud sont au chômage parce que les gens du Nord leur ont pris leur place».