Le grand maître de la chanson andalouse, Mohamed Darsouni, surnommé familièrement Hadj Kaddour, a été honoré par Le club du lundi, en présence de ses amis et des artistes, venus apporter leur reconnaissance à un maître qui laisse un patrimoine musical riche et diversifié. Darsouni a commencé sa carrière artistique à l'âge de 6 ans, au sein d'une association dénommée Mouhibi El-Fen. En 1932 et dès son jeune âge, il appréciait les chansons. Il avait une oreille musicale hors du commun. Son beau-père était le géant de la chanson andalouse, en l'occurrence Hadj Boukartoussa. Il adhère ensuite à une association musicale dite Chabab El-Fen. Elle était dirigée par Abdelhamid Ben Badis et, dissoute par l'occupant colonial à cause de ses activités nationalistes. Après l'Indépendance, Darsouni s'occupera de ressusciter les grands maîtres de la chanson andalouse comme Khodja, Bendjelloul, Maâmar Berrachi et... ses efforts l'ont mené à la réussite. Il a décroché avec l'ensemble El-Moustakbal une «médaille d'or» lors du festival international de la chanson malouf. Bentobal, Tahar Bedjaoui, Abdelmadjid Djezzar ont été honorés par le président «feu» Houari Boumediene en 1968. Cet adepte du malouf et de l'andalou a lutté pour sauvegarder ce précieux patrimoine. L'idole a peur que le malouf ne se perde. Puisque aujourd'hui, une génération de chanteurs est en train de dénaturer la belle image de cet art. Les élèves du chanteur Darsouni sont nombreux. Parmi eux, Hadj Mohamed Tahar Fergani, Zaârour... Actuellement, Darsouni encourage les jeunes à s'organiser en mouvement associatif pour préserver le malouf de l'invasion et protéger ce patrimoine de la disparition. Par là même, Darsouni, en collaboration avec Abdelmoumène Bentobal et Abdelmadjid Djezzar, a enregistré dix noubas dans un CD. Ce dernier restera un atout pour tous les chanteurs de malouf et une assurance pour lui. Ce n'est qu'un petit hommage rendu à un grand artiste qui a travaillé dur avec des amis qui l'ont soutenu dans toutes les inconstances. Il fut tour à tour chef de l'orchestre pilote de la Société des concerts de musique classique, membre de la Commission nationale de musique, chargée par le ministère de la Culture de faire une compilation des noubas. Aujourd'hui, Kaddour El-Hadj fête ses 75 ans, il est demeuré avec Si Brahim Amouchi, l'homme qui a su passer le flambeau à la nouvelle génération. Joyeux anniversaire, Kaddour!