Alger Le tribunal criminel vient de prononcer le jugement d?un homme de 66 ans, accusé de l?assassinat d?un jeune d?une vingtaine d?années? Les faits se sont déroulés dans la nuit du 29 au 30 mars 2002, vers 3 heures du matin? L?accusé, N. A., âgé de 66 ans, gardien de parking à la cité El-Moudjahid de Bourouba, passe, comme à l?accoutumée, sa soirée à fumer cigarette sur cigarette, guettant le moindre bruit. Soudain un bruit suspect attire son attention. Des pas feutrés. Il s?agit, en fait, de trois jeunes hommes qui se sont introduits dans le parking en escaladant un mur haut de trois mètres. Lorsque le gardien hurle : «Qui va là ?», deux des malfaiteurs se sauvent alors que le troisième, R. A., âgé d?une vingtaine d?années, se cache entre deux véhicules... Le gardien le soustrait de sa cachette. De rage et de colère, il donne un violent coup de pied au jeune garçon au niveau du bas-ventre Alors que ce dernier, pris d?atroces douleurs, se débat, le vieux gardien sort un couteau de sa poche et l?achève en lui portant un coup mortel au c?ur. Le jeune homme, baignant dans une mare de sang, décède sur-le-champ. A 5 heures, lorsque B. A. et C. T., deux connaissances du gardien, arrivent au parking afin de récupérer leur véhicule, N. A. les devance et leur relate le drame dans les moindres détails. Effrayés, les deux hommes le prient de ne pas citer leur nom : «Fais comme si tu ne nous avais rien dit. Nous ne voulons pas être impliqués. C?est à toi d?assumer ton acte.» Pourtant, l?accusé ne se gênera pas pour mentionner leur nom dès son arrestation, quelques heures plus tard? Si au début, il nie avoir un quelconque lien avec le meurtre du parking, il finit par reconnaître en être l?auteur ! «M. le président, je ne savais pas ce que je faisais? Il faisait nuit? J?avais peur d?avoir affaire à un dangereux malfaiteur...» Le représentant du ministère public dresse un bref réquisitoire et requiert la perpétuité à l?encontre de l?accusé, alors que la défense demande la requalification du chef d?accusation en coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Ainsi, au terme des délibérations, la cour condamne N. A., le principal accusé, à une peine de six ans de réclusion criminelle, alors que B. A. et C. T. sont acquittés, mais doivent, chacun, verser 5 000 DA d?amende pour non-dénonciation de meurtre.