Tizi Ouzou Tout au long du procès qui s?est tenu la semaine dernière au tribunal criminel de la ville des Genêts, l?accusé a nié en bloc les faits retenus contre lui. Dans le box des accusés, Akli A., 52 ans, hirsute et le regard hagard, s?exclame pour la énième fois : «Monsieur le président, je reconnais, certes, avoir agressé ce jeune chauffeur de taxi, mais je jure que je n?avais nullement l?intention de le tuer. ? Vous avez violenté un homme à l?aide d?un couteau en essayant d?attenter à sa vie, et vous osez prétendre que vous n?aviez pas l?intention de le tuer ? ? Monsieur le président, j?ai agi sous l?effet de la drogue et de l?alcool. Je ne savais pas ce que je faisais.» En fait, depuis le début du procès, Akli A. s?étale en de longs discours, faisant état de sa situation précaire. «Je suis gardien de nuit dans une école primaire. Mes revenus sont faibles. Je noie mon chagrin dans l?alcool et les drogues, et ce jour-là, je ne sais vraiment pas ce qui m?a pris.» Mais ces longs discours sont loin d?émouvoir les membres de la cour, car il est à préciser que ce n?est pas la première fois que le mis en cause comparaît devant le tribunal criminel. Arrêté, il a été jugé et condamné une vingtaine de fois pour de menus délits et de courts séjours derrière les barreaux. Ce coup-ci, il a frappé fort? En effet, le 15 juillet 2003, Akli A. , fou de colère, tente vainement de poignarder Arezki Y., un jeune chauffeur de taxi, qui, le voyant complètement ivre, refuse de le laisser monter à bord de son véhicule. Le représentant du ministère public requiert une peine de 15 ans de prison, mettant en exergue la gravité des faits : «L?accusé n?a aucune excuse. Il a bel et bien attenté à la vie de sa victime et devra payer cher.» Au terme des délibérations, Akli A. est condamné à 10 ans de prison ferme pour tentative d?assassinat et détention de drogue.