Le ministre français des AE a obtenu des autorités algériennes leur accord pour le droit de visite de harkis, donc de leur retour en Algérie. Pourtant, ils avaient été qualifiés, il y a quelque temps par le président Bouteflika, de «collaborateurs», en référence aux Français qui avaient trahi leur pays lors de l?occupation allemande. Le très sensible dossier des harkis a été au menu des discussions qu?a eues le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, avec son homologue français Michel Barnier, en visite dans notre pays depuis avant-hier lundi. C?est ce qu?a annoncé, hier, le chef de la diplomatie française lors de la conférence de presse tenue à la résidence d?Etat Djenane El-Mithaq. «Oui, on a abordé ce sujet», a-t-il répondu à la question d?un confrère. Au passage, M. Barnier s?est félicité des facilités accordées par les autorités algériennes à certains harkis pour visiter l?Algérie. C?est la première fois depuis l?indépendance de l?Algérie que le dossier, ô combien tabou ! des harkis est discuté officiellement et à un aussi haut niveau. Aussi, «les facilités accordées à certains harkis pour visiter l?Algérie» constituent une première dans l?histoire des relations algéro-françaises. Des relations qui ont longtemps été «empoisonnées» justement par cette question. A ce propos, il faut rappeler que les déclarations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au sujet des harkis qu?il a qualifiés de «collabos» alors qu?il était en visite officielle en France en juin 2000, avaient provoqué un tollé général dans l?Hexagone. Médias, partis politiques, associations de harkis? avaient très mal apprécié les propos du chef de l?Etat et l?ont fait savoir. Même Jacques Chirac s?est dit, à l?époque, choqué par ces déclarations. Pour autant, au cours de sa visite en Algérie en mars 2003, le président français a riposté en affirmant que «la libre circulation des personnes entre les deux pays doit toucher toutes les catégories, les harkis et les pieds noirs y compris». Depuis, des visites de pieds noirs en Algérie ont eu lieu et ont été rendues publiques par les autorités algériennes. En revanche, aucune visite de harkis n?a encore été annoncée.