Avènement Nous pensons tous que les premières peintures algériennes sont nées durant le XXe siècle. Tout a commencé vers les années 1930, avec Mohamed Racim pour la miniature et Temmam pour l?enluminure. Ces deux artistes auront été les précurseurs de deux formes, deux modes de représentations de l?imaginaire et de l?esthétique qui se rejoignent sur le plan pictural. Il s?avère, cependant, que la pratique picturale s?exerçait à une époque antérieure. Les premières découvertes remontent jusqu?à la période préhistorique, aux temps où les hommes, sortant juste des premiers âges de l?humanité, commençaient à peine à «apprivoiser» l?art, à concevoir un imaginaire pictural, à forger une esthétique et à bâtir un langage iconographique. Ils inscrivaient sur les flancs des monts du Tassili quelques centaines de peintures et gravures rupestres, de véritables fresques, beaucoup de vestiges. Des vestiges qui témoignent non seulement d?une humanité commençant à peine à créer, mais aussi d?une recherche dans le style, d?une préoccupation esthétique et thématique, et d?une technique de représentation élaborée que possédaient ces premiers «plasticiens» ; un savoir-faire distingué et certain pour représenter leur existence à travers l?image fabuleusement projetée sur les parois rocheuses. Plus tard, durant l?Antiquité, l?homme change de support, il s?oriente alors sur d?autres surfaces à même d?accueillir ses images oniriques, supporter sa psychologie et s?imprégner de sa sensibilité. Les premiers artistes de l?Antiquité utilisaient la céramique ou la poterie, sur lesquelles ils représentaient leur imaginaire, en peignant toutes sortes de figures, des formes humaines, animales ou encore végétales (arabesques), ou bien en figurant des signes et des symboles, que plus tard nous appellerons «aouachem» ou alors des formes géométriques. Les représentations géométriques ainsi que les arabesques ont connu pendant toute la période islamique un large et important essor. Longtemps, et cela jusqu?au XXe siècle, époque à laquelle nous assistons à la naissance de la peinture algérienne dans sa définition moderne, la création picturale se limitait uniquement à la peinture sur céramique ou sur poterie et parfois sur bois, et cette création picturale se traduisait ainsi par des représentations diverses d?arabesques ou des tracés géométriques.