Le message du ramier est le titre d'une exposition plastique qui se tient jusqu'au 26 septembre prochain au Musée national des Beaux-Arts d'Alger. Ce rendez-vous pictural élaboré dans le cadre de la manifestation d' “Alger, capitale de la culture arabe”, fait suite à trois autres manifestions proposées tout au long du 1e trimestre de l'année en cours sous le titre générique “Alger vue par les artistes Benaboura, Samson, Racim et Zmirli”. L'expo qui dure depuis près de deux mois est cette fois-ci consacrée à Mohamed Temmam, l'alter ego de Mohamed Racim qui, bizarrement est moins connu que les autres malgré ses prouesses plastiques. Les visiteurs peuvent découvrir dans cette exposition quelque 80 œuvres signées par le défunt artiste plasticien, Mohamed Temmam (1915-1988). Ce dernier a réalisé de nombreux travaux sur chevalet, notamment des natures mortes, des paysages et des portraits. Mais l'artiste s'est surtout distingué dans l'art de la miniature et de l'enluminure dont il fut l'un des plus remarquables continuateurs. L'enluminure est, en fait, une peinture ou un dessin exécuté à la main, qui décore ou illustre un texte la plupart du temps manuscrit. Les techniques de l'imprimerie et de la gravure feront presque disparaître l'enluminure. Toutefois, il existe quelques livres imprimés qui en sont ornés. Né le 23 février 1915 à La Casbah d'Alger, Mohamed Temmam suit des cours de céramique à partir de 1928, avant de réussir le concours d'entrée et de rejoindre l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger dans la section des Arts indigènes (1931-1936), où il s'initie à l'art de l'enluminure auprès de Omar et Mohammed Racim. Bénéficiant d'une bourse, il poursuit ses études à l'Ecole des arts décoratifs de Paris (1936-1939). Les œuvres qu'il réalise durant sa première année d'étude seront montrées l'année suivante à Alger. Emprisonné de 1940 à 1943 durant la Seconde Guerre mondiale, il travaille ensuite comme décorateur à l'ornementation de pièces à la réputée Manufacture de Sèvres. En 1944 à Alger, Temmam participe à une exposition de miniaturistes et enlumineurs algériens, puis, en 1946 en Scandinavie, à celle organisée par Mohammed Racim. Jusqu'en 1957, il participe en outre aux Salons des Surindépendants et à ceux des Peintres du Maghreb. Il s'initie par la suite à la musique andalouse dispensée par l'association El-Mossilia. Durant son long séjour parisien, il a également côtoyé le monde des chanteurs et musiciens algériens avec lesquels il semble avoir joué du violon. C'est durant cette période, qu'il fait la rencontre de la chanteuse Bahia Farah qui deviendra sa compagne jusqu'à la mort de celle-ci en 1985. De retour en Algérie en 1963 et jusqu'à sa disparition en juillet 1988, il fut conservateur du Musée des Antiquités. L'artiste, qui enseigna un temps à l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger, réalisera quelques 70 maquettes de timbres. Il faut savoir que l'origine de l'histoire de l'art algérien est associée au renouveau de la miniature par la figure tutélaire de Mohamed Racim . Ces tentatives s'affineront par la suite avec les artistes tels Azouaou Mammeri, Abdelhalim Hemche et Mohamed Temmam.