Oran Il y a quelques jours, le tribunal criminel d?Es-Seddikia a rendu son verdict à propos d?une affaire de meurtres dont les faits, de par leur atrocité, ont secoué le Tout-Oran. Ils sont trois à comparaître et à devoir répondre d?un acte aussi macabre qu?intrigant. Trois à avoir perpétré un crime des plus odieux sur une famille que rien ne prédestinait à vivre un fait aussi dramatique. C?était le 7 juillet 2002, par une journée torride, à la périphérie Est d?Oran, plus exactement dans un petit chalet situé dans le faubourg du Petit Lac. Un chalet habité par une famille composée de quatre membres : le père, C. A., 42 ans, la mère K. B., 40 ans, un adolescent H. A. 12 ans et enfin le tout dernier, B. A., 6 ans. Une famille heureuse en somme, épanouie et respirant le bonheur ; on en venait presque à envier leur quotidien. On ne saura jamais la raison, la vraie, qui a poussé les assassins à agir avec une «monstruosité pareille», mettant fin à un bonheur qu?au préalable rien ne menaçait. Bien sûr, des raisons sont avancées et étalées le jour du procès : vol d?argent, de bijoux et d?objets de valeur. Mais en quittant la salle d?audience, des questions inévitables nous pourchassent : si les assassins avaient pour but uniquement de voler, pourquoi auraient-ils donc poignardé un enfant de 12 ans de la manière la plus sadique qui soit : 10 coups de couteau plantés dans un corps frêle ? Pourquoi s?en seraient-ils ensuite pris à son petit frère de 6 ans, en l?assassinant d?une façon que l?esprit humain a du mal à comprendre ? Dans le box des accusés, les mis en cause baissent les yeux, probablement incapables de supporter les regards que l?assistance pose sur eux. Des regards chargés de curiosité, de mépris, voire de dégoût. Les témoins à charge, au nombre de huit, ne font qu?acculer les accusés de par leurs déclarations. «La veille de l?enterrement, ils ont assisté à la veillée funèbre, parce que l?une des victimes, le chef de famille, était l?oncle des deux principaux accusés. Ils affichaient une grande tristesse et ont même versé quelques larmes. C?est incroyable, personne ne se doutait alors qu?ils étaient les assassins... personne ! Pas même les proches !» «Moi, je suis le voisin des victimes. De mon chalet, j?entendais des hurlements horribles. Lorsque je suis allé frapper à la porte afin de m?enquérir de ce qui se passait, l?un des accusés, ici présent, a entrouvert la porte et m?a juste lancé : «Ce n?est rien... c?est une querelle de couple, rentrez chez vous.» En réalité, des vies étaient lâchement suspendues par des mains meurtrières que rien n?arrête, pas même les cris déchirants d?un enfant de six ans ! (à suivre...)