Dans son rapport final rendu public, aujourd?hui, la commission indépendante d'enquête sur les attentats du 11 septembre 2001 reproche aux autorités américaines une absence de coordination et une trop faible prise en compte de la menace terroriste jusqu'aux attentats, aussi bien sous la présidence démocrate de Bill Clinton que sous celle du républicain George W. Bush. Le rapport recense dix occasions manquées par les administrations Bush et Clinton de détecter la préparation des attentats. Les enquêteurs en attribuent six à l'administration Bush et quatre à celle de son prédécesseur. Ils reprocheraient à l'administration Clinton de ne pas avoir plus activement cherché à éliminer Oussama ben Laden après les attentats contre deux ambassades américaines en Afrique en 1998 et le destroyer «USS Cole» en 2000. Sous l'administration Bush, les occasions ratées concernent surtout la défaillance de la CIA à adjoindre deux des 19 pirates de l'air du 11 septembre sur une liste de terroristes. Cependant, la commission ne tranche pas la question de savoir si les attentats auraient pu être évités. Et selon des responsables ayant eu accès au rapport, elle exonère tant George W. Bush que son prédécesseur Bill Clinton. La commission a, par ailleurs, insisté sur la restructuration des services de renseignement mis en cause pour leur défaillance sur le plan de lutte antiterroriste. Les pirates de l'air auraient eu tout le loisir de faire des tests dans les avions de ligne américains pour étudier le fonctionnement des portes de cockpit et passer sans encombre les contrôles de sécurité à l'aéroport, ont indiqué ces responsables. Les recommandations inscrites dans ce rapport portent, notamment sur une réforme du renseignement avec la création d'un poste ministériel coiffant les quinze agences civiles et militaires ainsi que leur budget de 40 milliards de dollars.