Le 22 juillet 2004, après deux ans d'enquête, une commission indépendante formée de dix membres, républicains et démocrates, a rendu public son rapport. 567 pages qui s'appuient sur des témoignages de milliers de personnes et des centaines de milliers de documents. « Aucun, absolument aucun lien entre l'Irak et les attentats du 11 septembre » n'a été décelé, a d'abord souligné le président de la commission, Thomas Kean. Le rapport ne ménage pas ses critiques à l'encontre du gouvernement et du Sénat. « Dans toutes les branches du gouvernement, il y a eu des échecs dans la politique, les capacités et la gestion » pour lutter contre le terrorisme et empêcher les attentats. Le rapport indique que « le Congrès ne s'est pas restructuré pour faire face à ces menaces nouvelles » du terrorisme international. Le mandat de Bill Clinton et de George W. Bush ont été examinés. « Aucune mesure adoptée par le gouvernement américain de 1998 à 2001 n'a gêné ou même retardé les progrès dans l'exécution des attentats d'Al Qaîda »... Toutefois, les membres de la commission ne pensent pas que « les responsables du gouvernement comprenaient la gravité de la menace ». Selon la commission, le terrorisme n'était pas une préoccupation majeure de sécurité nationale dans les administrations Clinton et Bush avant le 11 septembre. Le rapport tant attendu a émis un certain nombre de recommandations. Il a souhaité « unifier la communauté du renseignement avec un nouveau directeur national du renseignement ». Le texte insistait sur la création d'un centre national antiterroriste « afin d'unifier le renseignement stratégique et la planification opérationnelle contre les terroristes islamistes sur le territoire national comme à l'étranger ». Il faudrait également créer un « système de partage des données », renforcer la supervision du Congrès sur la lutte antiterroriste. Enfin, le rapport recommande d'augmenter les capacités de la police fédérale (FBI) et de la défense du territoire. Ce rapport est devenu un best-seller aux Etats-Unis, l'opinion américaine attendait une réaction de la Maison-Blanche. L'annonce faite hier par George W. Bush n'est donc pas vraiment une surprise.