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Histoires vraies
Mais qu?ont donc les chiens à aboyer ? (4e partie)
Publié dans Info Soir le 25 - 07 - 2004

Résumé de la 3e partie Pendant que le professeur Waterman poursuivait son speech, Ishi était dans une vitrine en train de fabriquer des flèches.
Ainsi parle le jeune professeur Waterman, au musée de San Francisco, devant son ami Ishi dans sa vitrine, pour un peuple de citadins médusés.
La suite, qui devient émouvante, est contenue dans le discours que fit, cinq ans après «sa reddition», le professeur Waterman devant le cercueil où Ishi fut incinéré. Car cet homme a vécu cinquante ans à peu près dans l'âge de pierre et cinq ans dans le monde moderne. Vertigineux raccourci de l'aventure humaine !
Comment Ishi a-t-il pu accomplir ce passage d'un monde à l'autre sans y perdre son équilibre ? On en doit le récit au livre publié par la veuve d'un des deux ethnologues qui ont recueilli l'homme au musée de San Francisco : Ishi entre deux mondes par Theodor Kroeber. L'ouvrage a été publié en 1961 par l'Université de Californie.
Tous les détails de la vie sauvage de Ishi sont dus à lui-même. Les recoupements qu'ont pu faire les deux ethnologues ont permis de la situer à peu près dans notre chronologie.
Quand Ishi naît, probablement en 1862, il y a quatre mille ans à peu près que les siens vivent en quelque sorte en nomades sédentaires. Les Yanas, ne dépassant miraculeusement jamais le chiffre de quatre cents, ont ainsi réussi à se maintenir écologiquement pendant tout ce temps sur un territoire de soixante-dix kilomètres sur trente-cinq ; sans doute grâce à un contrôle des naissances et à la sélection naturelle. Des montagnes, des roches, des canyons, des rivières, des chênes et des pins, tel est leur domaine. La culture savante et compliquée des Yanas, faite de la connaissance intime de leur territoire, où chaque détail peut en signifier un autre, y maintient un équilibre fragile entre l'individu et le groupe, entre les hommes, les plantes, les bêtes et la nature du sol : en somme, ce qu'on appelle de nos jours un «écosystème». Exactement le contraire, pour les Indiens Yanas, de ce que représente leur territoire pour les chercheurs d'or et les fermiers qui y déferlent en 1865.
Ce qui commence à tout détruire, c'est le bruit. Ishi avait probablement trois ans, en 1862, quand il se souvient de sa tribu entendant les premiers coups de fusil des Blancs. Ces détonations, en quelques années, changent toutes les habitudes du gibier. Chasser pour les Yanas c'était se cacher, attendre, sentir, piéger, tuer silencieusement. Le seul bruit des coups de feu et aussi celui des chariots détruisent leur univers. Les daims, les ours, les lapins, les cailles deviennent peureux, apprennent à s'enfuir et à se cacher.
Puis vient la pollution du lavage des mines qui fait mourir les saumons le ventre en l'air.
La tribu de Ishi attend trois ans, jusqu'en 1865. Puis, voyant son terrain de chasse de plus en plus saccagé, ce qui la condamne à terme, elle se fâche et tue deux fermiers ; ce qui la condamne aussitôt.
C'est à l'été 1865 que Ishi, enfant de trois ans, caché dans les rochers, assiste à la destruction de son village et à la mort de son père. Une expédition punitive de dix-sept «vigilants», sorte de Ku-Klux-Klan formé en fait par les moins intéressants des pionniers, cerne le village endormi et tue presque tout le monde à la carabine. Sur environ quatre cents Yanas, une trentaine seulement put s'enfuir. Les Blancs repartent avec plus de trois cents scalps d'hommes, mais aussi de femmes et d'enfants ! Notons ceci, en passant : avant cette boucherie, la tribu n'avait jamais entendu parler de la coutume des scalps...
Ishi, qui s'en souvient très bien, est emmené par les rescapés, dont sa mère et sa s?ur, jusque sur les hauteurs dominant le canyon de la rivière Sacramento. Ils se réfugient dans une grotte qui a servi d'abri à un ours gris. (à suivre...)


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