Coopération L?Algérie et l?Italie meneront en partenariat des actions portant sur la préservation, la mise en valeur ainsi que la transmission aux générations futures du patrimoine antique commun. Lors de la cérémonie de clôture de la 26e édition du Festival international de Timgad, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, a rappelé, dans une brève allocution à l?intention de la presse, que la présente édition du festival avait été placée sous le signe de la préservation du patrimoine. Elle a également déclaré l?importance du site de Timgad et l?intérêt qu?elle porte à son architecture, dévoilant le projet de construction d?un théâtre en dehors de l?enceinte dans l?unique but de préserver Timgad, classé patrimoine de l?humanité par l?Unesco. Ce théâtre accueillera à l?avenir le festival. Si la décision de construire un théâtre en dehors du site est formulée par la tutelle, c?est parce que la cité connaît chaque année, lors de la tenue du festival des agressions de tous types. «Des centaines de moellons se détachent du théâtre et des murs de la ville ; des camions de gros tonnage et des tracteurs traversent le site en occasionnant la cassure des dalles ; des équipements sauvages sont aménagés avec du ciment et du béton, dans le site, sans aucun contrôle et sans l?aval des services archéologiques ; la scène du théâtre est enfoncée régulièrement pour y installer un plancher pour la tenue du festival ; des chapiteaux et des colonnes antiques sont volés pour décorer les habitations, les commerces et les places publiques de Batna?», dénonce un communiqué rendu public et signé par des professionnels amis du patrimoine. En effet, le ministère de la Culture se montre depuis quelque temps plus attentif à l?avenir du site. Car Timgad, l?ancienne Thamagudi, n?a cessé de connaître et de subir des désastres, agressions et même actes de vandalisme. D?ailleurs, de nombreux défenseurs du patrimoine archéologique ont lancé plusieurs appels de détresse en direction de la tutelle pour que celle-ci prenne conscience de la situation du site : négligence et abandon, dégradation et détérioration. Si aucune mesure urgente et immédiate n?est prise, Timgad sera réduit à un amas de ruines. Timgad perdrait alors de son nom, celui de la Pompéi d?Afrique du Nord, et «il ne sera plus cité comme l?exemple-type unique de la ville romaine dont nous sommes les seuls détenteurs et sera inévitablement déclassé», soulignent les amis et professionnels du patrimoine signataires du communiqué. Pour agir en faveur du site, la tutelle a pris des initiatives afin de sauvegarder et de restaurer de nombreuses ruines (le théâtre, l?arc de Trajan?). Pour cela, elle s?est rapprochée de l?Italie. Elle a sollicité son expérience en matière de préservation et de restauration des sites historiques et archéologiques puisque «l?Algérie n?est que la dépositaire d?un héritage qu?elle partage avec l?Italie». Les entretiens entre les deux parties ont abouti à la décision de mener, dans le cadre d'un partenariat actif, des activités de sauvegarde du site archéologique de Timgad et d'élaborer un projet de création d'un centre de restauration ainsi qu'un plan de formation destiné aux restaurateurs. Timgad, l?un des rares témoins de la grandeur et du génie de l?antique Rome, doit être pris en charge. Il doit être préservé et restauré afin d?offrir aux générations futures un patrimoine, une histoire, une mémoire. En attendant que les deux parties passent à l?action, Timgad continue à être la proie d?individus qui n?ont aucune connaissance de la valeur et de la richesse historique que recèle chaque parcelle du site.