Tirelire A quelques heures seulement de la clôture du délai des transferts, ces deniers auront connu des situations très chaudes entre plusieurs clubs au sujet de certains joueurs. Il a fallu l?intervention du président de la FAF en personne, M. Raouraoua, qui a pesé de tout son poids pour que les clubs qui se disputent le transfert de tel ou tel joueur fassent des efforts pour aplanir leurs divergences, souvent d?ordre financier, afin de ne pas condamner justement ces mêmes joueurs qui peuvent être des internationaux. Plusieurs transferts ont fait couler beaucoup d?encre et de salive. Le retour de l?attaquant Bourahli à l?USM Alger a suscité l?indignation de toute une ville dont les dirigeants de l?Entente, hier généreux en alignant 610 millions pour l?attaquant capricieux (coût du retour du Sétifien la saison dernière), n?ont pas hésité à accuser ce joueur de traître et d?imposteur. Futé comme il est, Bourahli a mené, comme d?habitude, tout son monde en bateau avant de céder au plus offrant, en l?occurrence à Allik et ses 550 millions de centimes. Libre comme l?air, Bourahli n?avait besoin ni de manager ni d?intermédiaire, car il connaît bien les circuits et le milieu de notre football, ce qui a fait dire à un entraîneur : «Bourahli est le seul joueur en Algérie qui sait monnayer sa valeur et son transfert.» Et ce n?est pas faux lorsqu?on voit la célérité et la rapidité avec lesquelles l?Aigle des Hauts-Plateaux s?est débarrassé d?un entraîneur «encombrant», Khalfa, avec lequel il a eu des démêlés avant même le début de la préparation d?intersaison. Mais de là à ce que le président Serrar aille jusqu?à traiter Bourahli de lâche, il y a un pas qu?il ne fallait pas franchir, car le joueur a, lui aussi, à dire sur son ex-président et ses pratiques. La famille de Bourahli n?est pas près de laisser passer l?affront en portant l?affaire en justice, car trouvant lamentable que l?un des siens soit jeté en pâture à la vindicte populaire pour une affaire de transfert. Certains à Sétif, en revanche, pensent que tout ce qui s?est passé est de la mise en scène pour que Serrar ne soit pas acculé par les supporters et qu?un joli pactole soit partagé entre les deux parties (président-joueur). Un scénario peu probable lorsqu?on sait l?ampleur qu?a connue cette affaire à Sétif, mais on ne sait jamais, car on n?a vu pire dans ce milieu. D?autres m?urs qui caractérisent notre football sont cette manie de porter le nouveau maillot d?un club sans s?assurer que le transfert est réglé en bonne et due forme. Dans le cas Maouche, qui est passé de l?USM Blida au MC Alger, l?ex-président de section Mohamed Zaïm a pu dribbler tout le monde, y compris la LNF, avant qu?il ne soit débusqué par la Djsl et la FAF. Continuant sa mission de bons offices, Raouraoua a exigé des dirigeants mouloudéens de lâcher du lest concernant Attef Saâdi, auteur d?une bourde en signant une double licence (l?une pour le CRB et l?autre pour le MCA), afin que Maouche puisse porter les couleurs du Doyen après de nouvelles tractations avec le président de l?association blidéenne. Des Mouloudéens qui sont partis en guerre ? inutile d?ailleurs ? avec leurs rivaux usmistes au sujet de l?international malien de 21 ans Dougouré. Allik estime que le joueur en question est chez lui pour trois ans après avoir négocié avec son manager Guedjjali, alors que Torqui dit la même chose, même si certaines informations indiquent que le vice-président du MCA bluffe et qu?il a été pris en défaut par le président usmiste. Autre cas, celui de Yontcha, alléché par l?odeur des millions de dinars, qui ne veut pas rempiler avec son club, le CA Bordj Bou-Arréridj et jouant au gâté avec son entraîneur Aït Djoudi. C'est dire le niveau d?inconsistance et d?inconscience d?un milieu du football qui ne veut pas progresser et se mettre sur des normes plus admises ailleurs.