Mesure Elles portent le nom de La Fontaine, La Jeunesse ou El-Bahdja, des plages interdites à la baignade par l?arrêté de la wilaya d?Alger n° 518, du 26 mai 2004. La première a été interdite pour cause de pollution et la seconde pour son aspect morphologique, des «rochers à fleur d?eau» se trouvant à 10 ou 15 cm de profondeur. Enfin, la dernière ainsi que la plage de La Méditerranée sont interdites à cause de travaux en cours. La Jeunesse n?est plus accessible, non plus, au public pour des raisons de dégradation de l?environnement. Pourtant, les gens des quartiers avoisinant ces plages sont là quotidiennement. Fidèles à leur plage, ils se moquent des arrêtés de wilaya comme des injonctions des services de sécurité. Pour Karim, 17 ans, «c?est notre quartier, notre plage de toujours. Ils (les policiers et les gendarmes) n?ont pas le droit de nous empêcher de nous baigner. Je me baigne dans cette eau depuis 17 ans et je n?ai jamais contracté de maladie». Son ami Réda est du même avis : «Ils veulent nous chasser de notre plage pour y concrétiser des projets qui leur rapportent de gros sous. Comme ce projet de port, dont sont bénéficiaires l??Emsaoura? (les Egyptiens).» Ces jeunes rencontrés sur la plage La Fontaine ne sont pas seulement des estivants, ils sont aussi en quête d?argent de poche. Ils tiennent les concessions de parasols et de tentes lorsque les véritables exploitants sont absents. Une famille interrogée sur sa préférence pour cette plage, dont l?accès est pourtant difficile, répond par la voix de son chef : «C?est notre quartier, nous avons toujours nagé ici, rien ne nous interdira de continuer à venir ici.» S?agissant de l?interdiction à la baignade par les services de la wilaya, elle commente : «Quelle interdiction ? Ils l?ont interdite parce qu?ils ont des projets qui leur rapportent gros, mais nous, nous n?y gagnerons rien. D?ailleurs, rien ne prouve que la mer est polluée.» Un autre père de famille, également du voisinage, indiquera, excédé: «Vous voyez, nos enfants se baignent tous les jours ici, ils n?ont jamais contracté de maladie. L?eau de mer est un remède et non un mal. Puis, qui prouve que ces analyses sont fiables ?» Il faut dire que sur les lieux, aucune plaque n?indique l?interdiction à la baignade de cette plage. Par ailleurs, les jeunes du quartier ont parlé d?incidents qui ont éclaté à la plage de La Jeunesse, au début de la saison estivale, entre les bénéficiaires d?autorisation à l?exploitation et la police.