«Les 7 milliards, qui avaient été attribués pour financer les différents projets dans le cadre de la relance de l?économie nationale, ont été mal gérés par les collectivités locales.» C?est ce qu?a révélé Abou Djerra Soltani, le leader du Mouvement de la société pour la paix (MSP) en marge de la conférence de presse organisée à la fin de l?université d?été au siège du parti. Cette défaillance est due aux projets prématurés qui ne méritent guère d?être financés par les réserves de change. En outre, l?échelle des priorités de projets n?a pas été respectée. A titre d?exemple, on trouve des régions qui sont dotées des services de téléphone numérique, alors qu?elles sont privées d?eau potable. A ce propos, le numéro un du MSP s?est interrogé sur le fameux projet de 1 000 fontaines fraîches, abandonné après la réalisation de quelques dizaines de fontaines seulement. Selon le conférencier, «l?Algérie a atteint cette situation alarmante à cause de l'absence de rigueur dans l?application des lois de la République. Ce qui a permis à certaines personnes d?abuser des lois en admettant l?intervention et la dérogation pour servir les leurs, alors que les plus compétents, en mesure de redresser la situation, sont de plus en plus marginalisés.» «Si on veut bâtir un Etat fort, on doit cesser d?accorder des privilèges à des personnes au détriment d?autres au nom du régionalisme, du clientélisme ou d?autres considérations subjectives qui ont des effets négatifs sur notre économie nationale», a martelé Abou Djerra Soltani. Aussi, le président du MSP a-t-il abordé les questions d?actualité, à savoir le Code de la famille, le baccalauréat et le statut de la Fonction publique. Concernant le Code de la famille, le leader du MSP estime que les nouveaux amendements introduits dans ledit code ne s?oppose ni à la charia ni à la réalité algérienne. Néanmoins, M. Soltani a émis quelques réserves sur deux points qu?il a qualifiés d?abusifs : «Le mariage de la femme sans tuteur et la mise sous tutelle du juge du remariage de l?homme.» Ces derniers points seront débattus prochainement, a-t-il indiqué. En ce qui concerne les résultats du baccalauréat jugés très élevés par rapport au nombre de places pédagogiques disponibles à l?université, le conférencier craint une rentrée très difficile. S?agissant du nouveau statut de la Fonction qui serait en cours d?élaboration, le successeur de Nahnah s?est contenté de décrire les répercussions dudit statut une fois mis en exécution sur la société. En effet, «le nombre de contractuels va augmenter et la situation des travailleurs va empirer», a indiqué M. Soltani sans, toutefois, préconiser une quelconque démarche. Par ailleurs, le leader du MSP a réitéré son engagement à respecter le pacte de l?alliance présidentielle avec le RND et le FLN tout en gardant les spécificités de son mouvement. A ce propos, Abou Djerra Soltani a insisté sur la responsabilité de tout le monde dans les rangs du pouvoir comme dans ceux de la société civile pour l?édification d?un Etat de droit et la consécration de la bonne gouvernance.