Explication Une croissance stupéfiante de la demande, les tensions au P.-O., les événements au Venezuela et au Nigeria, les problèmes de raffinage aux USA, l?affaire Ioukos, le jeu des spéculateurs : telles sont les raisons de cette flambée. Les prix du pétrole se sont maintenus à des niveaux records depuis l?invasion américaine de l?Irak. Ces prix ont, cependant, nourri les craintes d'éventuelles répercussions imminentes sur la croissance mondiale. Sachant que la conjonction des facteurs géopolitiques et techniques ont joué un rôle prépondérant dans cette flambée des prix de pétrole qui ont augmenté de plus de 30% depuis le début de l'année, certains analystes imputent cette augmentation à une croissance «stupéfiante» de la demande. En effet, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit une progression de 3,2% de la consommation, à 81,4 millions de barils par jour, notamment avec la reprise quasi simultanée de toutes les économies du monde. Alors que d?autres experts attribuent à l'Opep une responsabilité partielle de cette situation, voire totale parfois, au regard de sa politique des quotas de production. Ainsi, se voyant pressée de toutes parts, l?Opep, qui fournit le tiers du brut mondial, a procédé à l?augmentation, à plusieurs reprises, de sa production jusqu'à 30 MBJ, mais sans, pour autant, parvenir à faire baisser les cours. La situation explosive en Irak où les sabotages d'installations pétrolières sont récurrents, a, par ailleurs, contribué à perturber ses exportations. Et les investisseurs redoutent des attaques terroristes de grande envergure en Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole avec la Russie. Les craintes concernant l'arrêt de la production de la compagnie russe Ioukos ont rendu la situation plus compliquée. Les marchés craignent, ainsi, une interruption des exportations du premier producteur de pétrole russe. Un autre facteur à l'origine de la flambée des cours est lié à la crise politique au Venezuela, les marchés redoutant une nouvelle paralysie de l'industrie pétrolière, comme cela s'était produit entre décembre 2002 et février 2003 lors de la grève générale lancée par l'opposition. De son côté, le Nigeria, premier producteur de brut africain, est en proie à des troubles ethniques et sociaux qui se traduisent régulièrement par des perturbations de la production. La flambée des prix sur les marchés est, également, liée au niveau de l'importante demande mondiale et à l'insuffisance des stocks de brut et d?essence dans les pays occidentaux. Ajouter à cela les problèmes de raffinage aux Etats-Unis qui souffrent d'un déficit de capacité de raffinage. Notons qu?aucune raffinerie majeure n'a été construite depuis 1976. Les installations carburent à plein régime. Enfin, les fonds spéculatifs, qui avaient brièvement quitté le secteur pétrolier au début du printemps, y sont de nouveau très actifs et tirent profit des faibles volumes d'activité de ce mois d'août pour gonfler les prix.