Une forte demande est actuellement enregistrée sur le marché. Le cours du pétrole Brent a atteint, hier, à Londres son plus haut niveau depuis octobre 1990, soit près de 14 ans. Il s'est établi de nouveau à un plus haut niveau depuis octobre 1990, soit près de 14 ans, à 39,90 dollars en séance. Il bat ainsi son précédent record de 39,68 USD réalisé mercredi, et s'approche lui aussi de son record historique établi en octobre 1990, à 40,95 USD en séance. À l'ouverture, le baril de Brent de la mer du Nord pour la livraison en septembre, référence sur l'International Petroleum Exchange (IPE) de Londres, valait 39,75 dollars, en hausse de 50 cents par rapport à la clôture de jeudi dernier. Les prix sont toujours dopés par les inquiétudes sur l'avenir du géant russe Ioukos et par une très forte demande. Après une journée de répit, les prix du pétrole sont repartis, hier, à l'assaut de nouveaux sommets historiques. “Je ne pense pas qu'il y ait jamais eu de moment dans l'histoire où l'offre a été aussi restreinte, même pendant la guerre entre l'Irak et le Koweït en 1991”, avouera David Thomas, analyste à la Commerzbank. “En plus, cette fois-ci, la flambée des cours est surtout alimentée par la vigueur de la demande”, souligne-t-il. Vers 15h 45 GMT (17h 45 à Paris), le baril de brut valait 43,30 USD à New York et 39,77 USD à Londres. “Les prix ont atteint de nouveaux records malgré la dissipation, ces dernières 24 heures, de la menace qui plane sur la production et les exportations pétrolières de Ioukos”, relève Kevin Norrish, analyste à la banque Barclays. Le numéro un du pétrole russe Ioukos avait annoncé, mercredi, qu'un ordre des huissiers l'obligerait à stopper prochainement ses livraisons de pétrole. Mais le ministère de la Justice a assuré, jeudi, que Ioukos pouvait continuer à produire et exporter son brut. “Le ministère de la Justice n'a pas réussi hier (jeudi ndlr) à apaiser les craintes sur le marché”, soulignera un expert. Pour David Thomas, “le marché est toujours nerveux au sujet de Ioukos et estime que des retards dans les exportations sont inévitables. Si Ioukos fait faillite à la mi-août, quand il sera à court d'argent et ne pourra plus payer ses factures, il ne sera plus en mesure d' exporter son brut par les conduits d'exportation, l'inquiétude est là”, poursuit-il. Selon lui, si toute l'offre de Ioukos était affectée, soit 1,7 million de barils par jour (mbj), ce serait plus que la capacité excédentaire de production de l'Opep, qui se situe entre 1 et 1,5 mbj, d'après les analystes londoniens. L'Opep produit déjà quasiment à plein régime et se retrouve donc impuissante. Le cartel avait déjà dû fortement accroître sa production pour compenser la chute des exportations irakiennes suite à la guerre, et les fréquentes interruptions de la production au Nigeria et au Venezuela en raison de troubles sociopolitiques. “Et tout ceci se passe à un moment où les stocks mondiaux sont toujours très maigres et la demande extrêmement robuste”, rappelle M. Thomas. “Le marché s'inquiétant toujours du manque de brut et de produits raffinés disponibles alors que des importations records ont été observées (la semaine dernière) aux Etats-Unis, il est peu probable que les prix du pétrole se replient beaucoup malgré la dissipation des craintes sur Ioukos”, prévient M. Norrish. B. K.