Vécu Les deux opérateurs se disputent superbement un marché potentiellement vierge, à coups d?une charmante partie d?opérations marketing à deux. Puces, bip, kit, codes, sonneries, logos? En Algérie, on parle désormais téléphone. Hier c?était Djezzy, aujourd?hui c?est El Wataniya, demain un autre opérateur viendra, sans doute, nous mettre «la puce à l?oreille» et exhiber ses forces dans la cour des grands en choyant un public qui vit, mange, dort par téléphone portable, tant il est vrai que le gadget magique a chamboulé de fond en comble la vie commune. En si peu de temps, l?Algérien n?a visiblement jamais eu affaire à une telle déferlante de publicité par médias interposés à même de le fidéliser. Ainsi, le nouveau langage, par la grâce d?un engouement jamais contesté, a révolutionné nos m?urs, jusqu?à faire du portable une question de personnalité, de famille et d?appartenance. En si peu de temps, Djezzy est devenu un mot-clé, une estampille, presque une raison d?être. En deux ans d?existence, l?opérateur égyptien, pionnier par excellence dans le domaine de la téléphonie mobile en Algérie, a réussi le pari fou de comptabiliser deux millions d?abonnés avec un deux millionième abonné heureux, de sa lointaine Relizane, d?ôter pour de bon les vêtements érodés du chômage. Djezzy, le mastodonte à la notoriété déjà solidement bâtie, doit pourtant s?attendre à un adversaire aux armes bien acérées et à l?appétit gargantuesque. El Wataniya, l?opérateur koweïtien qui a réussi à rafler la mise de la deuxième licence du téléphone portable en Algérie dans un terrain sur lequel Algérie Telecom ne joue pratiquement que les trouble-fêtes, faute peut-être d?imagination et surtout de charme, promet déjà quelques sensations. Sa devise : «Voir, parler, écouter, toucher» fait déjà parler la poudre. En optant pour une opération marketing qui se veut imposante et à l?effet immédiat avant la mise en vente prochainement de la puce «Nedjma» qui, tantôt les paupières fardées, tantôt les lèvres superbement maquillées, c?est ce qu?il faut pour charmer subtilement un public pris dans les mailles ensorcelantes de la téléphonie mobile. Ce même public n?aura donc que l?embarras du choix entre des opérateurs que tout oppose sauf ce désir ardent de gagner un maximum de clients fidèles surtout quand toutes les données socioéconomiques mettent l?Algérie dans la case très enviée des marchés vierges facilement exploitables. Il suffit que les opérateurs daignent mettre les gros moyens pour réussir une attrayante opération de charme, seule à même de remonter courageusement les chemins escarpés de la concurrence. Hier Djezzy l?a fait, aujourd?hui El Wataniya tente de faire mieux? l?Algérien sera l?arbitre, l?impartial arbitre.