Riposte Le chef chiite répond visiblement, quoique indirectement, à l?offre de M. Allaoui. Moqtada Al Sadr vient d?affirmer, lors d'une conférence de presse animée, aujourd?hui, au mausolée de l'imam Ali, dans la ville sainte du centre de l'Irak : «Combattre l'occupation à Najaf jusqu'à ma dernière goutte de sang.» «Ne nous appelez plus les combattants de l'Armée du Mehdi, mais appelez-nous les défenseurs de la ville sainte», a encore déclaré le dirigeant religieux. Et de poursuivre : «Il faut que les occupants (américains) s'en aillent, ensuite le processus démocratique pourra commencer en Irak.» Faisant allusion au grand ayatollah Ali Sistani, la figure emblématique des chiites irakiens, actuellement hospitalisé à Londres, Moqtada Al Sadr a précisé : «Je reste ici pour combattre et je demande à tous les dignitaires religieux d'en faire autant.» Parallèlement, une série de fortes explosions a retenti dès l?aube, ce matin à Bagdad, en provenance du quartier chiite de Sadr City, au nord-est de la capitale. Des colonnes de fumée s'élevaient de ce quartier où de violents accrochages entre partisans du chef chiite Moqtada Al Sadr et troupes américaines ont fait de nombreuses victimes ces derniers jours. Deux autres explosions dues à des tirs de mortier avaient secoué déjà, hier, un quartier résidentiel de Bagdad, faisant 1 mort, un enfant de 10 ans, et 16 blessés.Par ailleurs, de violents combats opposant les miliciens de Moqtada Al Sadr aux policiers irakiens, appuyés par des hélicoptères américains, continuent à se dérouler, aujourd?hui, pour la cinquième journée consécutive à Najaf (centre). Des hélicoptères américains sont également entrés en action en tirant sur les positions des partisans du chef radical chiite Moqtada Al Sadr. Depuis le début des affrontements jeudi, l'armée américaine a estimé avoir tué plus de 300 insurgés, des chiffres contestés par l'Armée du Mehdi de Moqtada Al Sadr qui ne reconnaît que 15 tués et 35 blessés. Pour tenter de trouver une issue à cette crise de violence, le Premier ministre Iyad Allaoui a effectué, hier, une visite surprise à Najaf pour appeler les miliciens à déposer les armes et à quitter la ville. Un porte-parole du gouvernement a annoncé, par ailleurs, que les «meurtriers et les individus menaçant le pays»seraient désormais passibles de la peine de mort. La visite de M. Allaoui est intervenue au lendemain de la promulgation par son gouvernement d'une amnistie limitée aux insurgés n'ayant pas commis de meurtres et d'une invitation lancée à Moqtada Al Sadr pour participer aux élections générales prévues au plus tard en janvier 2005. De son côté, le porte-parle du chef radical chiite à Najaf, cheikh Ahmed Chaïbani, a dénoncé la visite de M. Allaoui et rejeté les propositions du gouvernement tout en se disant prêt à négocier une trêve, ce que M. Allaoui a d?ores et déjà écarté.Ces dernières heures, on dénombre 21 morts, alors qu?à Bagdad, notamment dans le quartier chiite de Sadr City, au moins 22 personnes ont été tuées et 166 blessées ces dernières 24 heures.