Les habitants des environs de la «forêt sacrée» d'Okija (est du Nigeria) crient au sacrilège et craignent le courroux des dieux, après les opérations menées, cette semaine, par la police dans ces lieux consacrés à la magie noire où elle a découvert plus de 50 cadavres humains. Des habitants d'Okija, petit village de l'Etat d'Anambra situé à 500 km de Lagos et attaché à des croyances traditionnelles, empêchaient hier dimanche les journalistes de s'aventurer dans le bois et demandaient la libération des 32 suspects arrêtés après les découvertes macabres de mardi et mercredi. «Nous les (la police) prions, au nom d'Amadiora, dieu du tonnerre, de relâcher ces respectables messagers des dieux et gardiens de nos lieux de pèlerinage sacrés et de nos traditions», demande Godwin, un villageois. Après les deux opérations menées mardi et mercredi, durant lesquelles la police nigériane a découvert plus de 50 cadavres et plus de 20 crânes humains, dispersés dans le bois, l'affaire a fait la Une des journaux, provoquant la stupeur dans le pays. La police estime que des malfaiteurs ont exploité les croyances traditionnelles des habitants de la région pour les escroquer, recourant à l'hypnose pour dépouiller les visiteurs de ces lieux considérés comme sacrés et dans certains cas les tuer.