Résumé de la 8e partie Bouamrane se rend compte de l?absence de l?agneau. Il va à sa recherche. La femme de Bouamrane n'est pas aussi intelligente que son mari, son fils et sa fille. Elle s'étonnait toujours de leurs propos et c'est seulement après lui avoir donné des explications qu'elle reconnaît leur sagesse. Un jour, alors qu'il s'apprêtait à se rendre au souk, elle lui dit : - Aujourd'hui ramène-nous la viande qui soit la meilleure et la plus chère ! L'homme s'en va et revient avec de la langue de boeuf. - C'est ce que tu as trouvé de mieux ? dit la femme, irritée. - Oui, dit Bouamrane. Elle la prépare donc et la famille la mange. La semaine suivante, la femme, lui dit, ironique. - La semaine dernière, je t'ai demandé la meilleure viande et tu as ramené de la langue de b?uf, aujourd'hui, je te demande ce qu'il y a de moins cher, peut-être rapporteras-tu quelque chose de bon ! Mais Bouamrane, une fois encore, revient avec de la langue de b?uf ! - Tu te moques de moi ! s'écrie sa femme, je te demande le meilleur morceau, tu ramènes de la langue et je te demande le morceau le moins considéré et tu ramènes de la langue ? Aurais-tu, toi le sage, perdu la raison. - Femme, dit Bouamrane, sache que la langue est à la fois ce qu'il y a de meilleur et de pire, de meilleur quand elle parle avec douceur et dit la vérité, de pire quand elle ment ou dresse les gens contre les autres. Contre les bienfaits et les méfaits de la langue, on attribue cette sentence à Bouamrane : «Ne sois pas trop doux comme le miel, car les gens ne manqueraient pas de t'avaler, ne sois pas non plus amer comme le laurier rose, les gens te cracheraient, sois plutôt comme la grenade au goût aigre-doux.» A son fils qui devait voyager un jour, il dit : - Fils, si au cours de la route tu as faim, tu as soif ou tu es fatigué, ne te plains pas ! - Pourquoi donc ? demande le jeune homme. - Parce que ceux qui sont avec toi ont également faim et soif et ils sont fatigués, ce sont des peines que tu partages avec eux, il est indécent que tu t'en plaignes alors qu'eux les supportent ! - Et si j'ai une pierre dans ma chaussure. - Alors arrête-toi et enlève-la, parce que ce mal n'atteint que toi, pas les autres ! Bouamrane posait également des questions à son fils qui y répondait avec sagesse. - J'ai rencontré deux individus, lui dit-il, l'un est fait de fer, l'autre de férule ! Ils représentent tous les deux le secret, dit le fils : l'individu en fer est celui qui le garde, l'individu en férule celui qui le disperse... - J'ai vu une source se déversant dans deux bassins, mais alors que l'un est toujours plein, l'autre est toujours vide ! - La source, ce sont les peines, le bassin plein, c?est l'homme patient qui garde ce qu'il a sur le c?ur, tandis que le bassin vide, c'est l'homme impatient qui n'arrive pas à garder ce qu'il a sur le c?ur !