Alger Moussa, par crainte d?être la risée du quartier, fait fi des confidences de ses «amis»? Cette rumeur, qui court à propos de son épouse, est absurde pourtant, sa vengeance sera terrible? L?été arrive, et Faïza continue de prétexter n?importe quoi afin de justifier ses longues absences? Son patron n?en finit pas de lui imposer des heures supplémentaires, sa mère est gravement malade, Nazim, son fils, a besoin de changer d?air et, en fait, les prétextes sont légion. Moussa, de plus en plus soupçonneux et toujours préoccupé par les confidences de ses camarades de quartier, surveille sa femme de plus près? Un jour, alors qu?il est au balcon, il voit Faïza arriver, mais elle n?est pas seule? Son patron l?a raccompagnée à bord de son véhicule? Ils discutent encore quelques instants, puis se serrent la main avant de se quitter? Moussa est hors de lui : ? Maintenant tu te fais raccompagner par ton patron ? ? Il a vu qu?il était tard, alors il m?a proposé de le faire ! Je ne vois aucun mal à cela? ? Tu rentres à 21 h passées, en compagnie d?un homme et il n?y a aucun mal à cela !. Moussa, fou de rage, s?empare d?un couteau posé sur la table et assène et sa jeune épouse deux coups mortels au niveau du c?ur. Il prend ensuite son enfant, le dépose chez la nourrice et se rend au commissariat de police où il fait sa déposition : «J?ai tué ma femme, elle nous a fait beaucoup de mal à Nazim et moi. Il fallait que je mette fin à sa vie? Elle me dégoûtait !» Le jour du procès, il tient le même discours tantôt anxieux, tantôt en sanglots : ? Comment avez-vous découvert l?infidélité de votre femme ? ? A quelques mois du drame, des gens du quartier sont venus me trouver dans un café et m?ont parlé de la rumeur qui circulait à propos de mon épouse? ? Que vous ont-ils dit au juste ? ? Que la défunte avait une relation extraconjugale avec son patron et que tout le monde était au courant. ? Et les confidences de quelques personnes du quartier vous ont suffi afin de perpétrer un crime ? ? Non, monsieur le président? par la suite, j?ai gardé un ?il ouvert sur les allées et venues de mon épouse, et j?ai alors découvert son infidélité? ? Comment ? ? Rongé par le doute, je l?ai suivie et c?est ainsi que j?ai remarqué qu?elle était toujours accompagnée de son patron quand elle quittait le cabinet où elle exerçait en tant que secrétaire? Souvent, ils allaient dans son appartement et n?en sortaient qu?à des heures tardives. ? Elle ne méritait pas cependant de mourir ! Vous avez commis un crime et allez devoir en payer le prix? ? M. le président, je ne voulais pas la tuer. J?étais comme fou, je ne savais pas ce que je faisais? Elle nous a abandonnés mon fils et moi. Le représentant du ministère public met en exergue la gravité des faits et requiert la perpétuité à l?encontre de l?accusé, alors que l?avocat de la défense demande des circonstances atténuantes. Au terme des délibérations, Moussa est condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire?