Risque L?activité est même menacée de disparition si aucune démarche de sauvetage et de réhabilitation n?est pas rapidement envisagée. La persistance de la sécheresse, qui continue de sévir depuis deux décennies à travers la vallée agricole de Chlef, constitue, pour de nombreux éleveurs de la région, «le principal handicap au développement du cheptel de la région». La sécheresse, qui «continue de nous priver de l?essentiel de nos besoins en fourrage, demeure notre préoccupation première et quotidienne», a estimé un collectif d?éleveurs de la plaine de Madjadja, qui a vu son cheptel se réduire au tiers, depuis que la sécheresse s?est durablement installée, au cours de ces dernières années. «Aujourd?hui, les pâturages se sont rétrécis, comme une peau de chagrin, et les bêtes sont le plus souvent alimentées en fourrage et en concentrés achetés à prix forts», ont déploré les éleveurs d?ovins à Oued-Fodda et Bir Safsaf, des régions de l?est de la wilaya. Ils sont unanimes à souligner que l?élevage est devenu «moins rentable, excessivement coûteux et économiquement périlleux». L?activité est même menacée de pure disparition si aucune démarche de sauvetage et de réhabilitation n?est pas rapidement envisagée, avouent d?anciens éleveurs qui argumentent leurs propos par l?abandon de plus en plus d?éleveurs de leur activité et l?absence d?intérêt pour l?élevage en milieu des travailleurs agricoles. Le cheptel de la région de Chlef s?est, rappelle-t-on, profondément replié depuis la décennie 1970, au temps de sa prospérité. D?après les statistiques de la direction des services agricoles, le cheptel de la région est constitué aujourd?hui de 32 521 têtes de bovins, 175 176 d?ovins et 52 521 de caprins. Un ancien éleveur admet qu?il a renoncé, non sans amertume, à cette activité, parce qu?il s'est ruiné, en tentant de maintenir trop longtemps son cheptel, alimenté par l?apport exclusif de fourrage acheté à prix forts. Le bassin laitier du Moyen-Chellif, qui faisait autrefois la fierté de la région, n?assure plus son activité, puisque les nombreuses étables de production laitière ont dû tout simplement fermer, avec la restructuration qu?a connue le secteur agricole dès 1986. Les nombreuses exploitations agricoles collectives, ou individuelles, plus soucieuses du gain facile, se sont aussitôt démarquées de la production de lait, aggravant, du coup, le déficit déjà important en besoins laitiers. A El-Heumis, au nord de Chlef, un gros producteur laitier, propriétaire d'une trentaine de vaches laitières, continue, en dépit de l?adversité du climat et de la difficulté des conditions d?élevage, à assurer son activité. Cette éleveur et quelques autres du nord de la wilaya, qui croient en l?avenir de l?élevage dans la région, sont les principaux pourvoyeurs en lait cru de vache de la ville de Chlef et ses environs.