Recrudescence De fortes explosions ont retenti, ce matin, dans la vieille ville de Najaf où sont retranchés le chef chiite Moqtada Sadr et ses partisans. Hier après-midi, des chars américains ont pénétré dans Sadr City, affrontant des tirs de fusils et de roquettes. «Un soldat américain a été blessé et une cinquantaine d'Irakiens ont été tués dans les combats», ont affirmé des officiers américains. Un char américain a également été endommagé par un engin explosif, selon les mêmes sources. Des tirs sporadiques d'armes automatiques et de mortiers ont également éclaté dans les rues de la vieille ville où se trouve le mausolée de l'imam Ali, endroit stratégique de l?armée de Al Sadr. Ces tirs interviennent après que Moqtada Al Sadr eut accepté, hier, de retirer son armée de Najaf où ses hommes tiennent tête aux forces américaines et irakiennes depuis deux semaines. Déjà hier, les combats ont fait au moins 12 morts, entre résistants et civils. Par ailleurs, un marine est mort lors de ces combats. Alors que ce matin, deux soldats polonais étaient tués et cinq autres blessés dans un accident de voiture provoqué par des coups de feu à Hilla, selon le porte-parole de la division Artur Domanski, cité par l?agence PAP. Sur le plan politique, c?est l?impasse. Le gouvernement intérimaire irakien reste, en effet, sceptique vis-à-vis de l?annonce, hier, par Moqtada Al Sadr de désarmer sa milice. Il l?a accusé de chercher à le tromper, estimant qu'il devait immédiatement désarmer son armée et quitter la vieille ville de Najaf. Sabah Kazem, un porte-parole du ministère de l'Intérieur, a déclaré que «les faits parlent plus que les mots. Notre position est très claire : il doit quitter le mausolée de l'imam Ali et dissoudre son armée, mais jusque-là, la situation demeure inchangée». «Nous avons déjà eu affaire à ce genre de ruse et le peuple irakien ne sera pas trompé», a-t-il ajouté. «S'il dit qu'il va quitter (le mausolée), qu'il le quitte donc», a conclu le responsable. De son côté, un porte-parole de Al Sadr a souligné qu'un cessez-le-feu devait être décrété pour la mise en application de ces mesures. Côté américain, la conseillère américaine pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, a également réagi avec prudence à la décision de Al Sadr de désarmer son armée, attendant de le voir concrétiser ses promesses car, selon elle, «personne ne le prend au mot». Rice a assuré que c'était au gouvernement intérimaire irakien de définir la stratégie pour résoudre la crise à Najaf.