Polémique Le brûlot de Michael Moore n?a plus droit de cité à Téhéran pour une histoire de droits d?auteur. La première projection en Iran de Fahrenheit 9/11, le documentaire anti-Bush du cinéaste Michael Moore, a fait long feu mercredi pour une querelle de droits, a rapporté l'agence officielle Irna. Un centre culturel avait annoncé pour mercredi après-midi, dans un quartier populaire de Téhéran, une séance gratuite et unique, la première dans le pays. Mais «une heure avant la représentation, nous avons reçu un fax nous annonçant que celle-ci était interdite», a expliqué un porte-parole du centre, Mohamad Reza Fahmizi. Dans sa missive, la Fondation du cinéma, qui relève du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, informait le centre qu'elle était «seule détentrice de tous les droits du film en Iran» et que «toute projection sans son autorisation (était) interdite». Mohamad Reza Fahmizi s'est indigné du procédé alors que «depuis une semaine, nous annonçons la présentation gratuite du film» et que «le copyright n'existe pas en Iran». La Fondation du cinéma a révélé début août avoir acheté les droits de Fahrenheit 9/11 et travailler à sa sortie en salle. Le film devait, comme tous les autres, passer par la censure. Celle-ci ne devait pas être trop rigoureuse à l'encontre d'une ?uvre qui taille en pièces le président américain George W. Bush dont les médias iraniens, aussi bien conservateurs que réformateurs, avaient fait grand cas quand elle avait remporté la Palme d'or au Festival de Cannes. Michael Moore avait déjà connu le privilège, rare pour un réalisateur américain de documentaires, de voir projeté en Iran son film Bowling for Columbine.