Deux avions de ligne russes se sont écrasés hier soir, tuant au total 90 personnes à bord, quasiment au même moment, circonstance qui faisait soupçonner une action terroriste. Les deux appareils étaient partis du même aéroport moscovite de Domodedovo. Le premier, un Tupolev 134 de la compagnie Volga-express, tombé vers 23h00 locales (19h00 GMT) dans la région de Toula à 180 km au sud de Moscou, transportait 44 personnes à destination de Volgograd. Son épave a été retrouvée en fin de soirée et la mort de tous les occupants confirmée par le ministère des Situations d'urgence. Des responsables locaux du ministère des Situations d'urgence ont rapporté des témoignages faisant état d'une explosion avant que l'appareil ne s'écrase, a indiqué l'agence Interfax. Le second avion, un Tupolev 154 appartenant à la compagnie Sibir reliait Moscou à Sotchi, sur la mer Noire, transportant 46 personnes. Il a disparu des écrans du contrôle aérien au moment de la chute du premier appareil. Selon une source policière à Rostov, citée par Interfax, un système d'alerte signalant qu'un détournement ou une «attaque contre l'équipage» était en cours a été déclenché une minute plus tôt. Pour cette raison, le parquet de la région de Rostov-sur-le-Don a ouvert une enquête criminelle pour «délit contre la sécurité des transports», selon la même source. L'épave de l'appareil, ainsi que des fragments de corps de passagers, ont été retrouvés seulement ce matin dans la région de Rostov-sur-le-Don. La possibilité d'une action terroriste ne peut être exclue, selon une source du Centre de contrôle aérien de Moscou, citée par Itar-Tass. Le FSB (ex-KGB) «examine soigneusement» l'hypothèse selon laquelle la chute simultanée de deux avions de ligne pourrait être due à des actes terroristes, a-t-on appris ce matin auprès des services spéciaux russes. Les experts en explosifs du FSB, qui se trouvent déjà sur les lieux, doivent notamment déterminer si des explosions se sont produites à bord avant que les appareils ne s'écrasent au sol, a indiqué le porte-parole des services spéciaux, Sergueï Ignattchenko. «Un acte terroriste est l'hypothèse la plus probable», a affirmé, de son côté, un membre de la commission sur la Sécurité de la Douma (Chambre basse du Parlement russe), Arkadi Baskaïev, à la radio Echo de Moscou. «Lorsque deux avions qui ont décollé du même aéroport s'écrasent pratiquement au même moment, cela ne peut pas être une coïncidence», a estimé M. Baskaïev. Un attentat à l'explosif non revendiqué avait fait quatre blessés dont deux dans un état grave hier soir à un arrêt d'autobus à Moscou, alors que les services de sécurité manifestaient une vigilance accrue à quelques jours de l'élection en Tchétchénie, destinée à désigner le successeur du président pro-russe Akhmad Kadyrov, tué dans un attentat en mai dernier à Grozny.