Les services secrets russes envisagent toutes les options, même celle terroriste. Deux avions russes se sont crashés, mardi soir au même moment, faisant 90 vicitmes. La simultanéité des ces deux accidents n'a pas laissé place au doute quant à leur origine terroriste. Cette thèse n'a d'ailleurs pas été abandonnée par les autorités, après que les enquêteurs eurent établi que l'appareil Tupolev Tu-154 tombé près de Rostov-sur-le-Don a émis avant la catastrophe un signal SOS. L'agence Interfax, qui a publié une information identique, avait indiqué auparavant, citant une source proche des autorités, qu'un système d'alerte signalant qu'un détournement était en cours à bord, avait été déclenché quelques instants avant la catastrophe. La même agence a précisé ensuite, citant une source policière à Rostov-sur-le-Don, que le signal en question indiquait «une attaque contre l'équipage». Pour cette raison, ajoutait Interfax, le parquet régional a ouvert une enquête criminelle pour «délit contre la sécurité des transports». L'autre avion de ligne russe s'est écrasé pratiquement au même moment à 180 km au sud de Moscou avec 44 personnes à bord. Aussi, la piste terroriste est privilégiée par le FSB, services secrets russes. Les médias de ce pays n'ont pas manqué de faire un parallèle avec les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, suggérant que les intentions des terroristes étaient de faire crasher ces deux appareils sur des cibles précises. Le président russe, Vladimir Poutine, qui a exigé une enquête sur les circonstances du double crash, ne semble pas se faire d'illusion sur son origine et craint, dans un très proche avenir, des attaques spectaculaires de la part d'organisations tchétchènes qui ne sont pas à leur premier coup hors du commun, à l'image de la très médiatisée prise d'otages dans l'enceinte d'un théâtre à Moscou. Pour parer à toute éventualité, les mesures de sécurité ont été renforcées hier dans la capitale russe et «ordre à été donné à tous les services de la ville de faire preuve de plus de vigilance», selon l'agence de presse Interfax. Cela dit, parallèlement à l'enquête criminelle, une inspection a été effectuée dans le contenu des réservoirs de carburant à l'aéroport de Domodedovo. Ce contrôle n'a révélé aucun élément inhabituel, a estimé la même source, mettant en avant qu'aucune mesure n'avait été prise après les deux accidents pour limiter l'approvisionnement des avions en carburant, alors que les vols se poursuivaient normalement hier au départ de l'aéroport moscovite. L'hypothèse selon laquelle «du carburant de mauvaise qualité» aurait pu être à l'origine des deux catastrophes au même titre qu'une «erreur de pilotage», ou les mauvaises conditions météorologiques, sont donc évacuées au profit d'une hypothèse qui accrédite l'attentat terroriste. En tout état de cause, l'absence, jusqu'à hier après-midi, d'une revendication n'empêche pas le FSB de diriger son enquête sur la piste tchétchène.