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Au coin de la cheminée
Le cercle des fées (2e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 27 - 08 - 2004

Résumé de la 1re partie Fasciné, le petit garçon se retrouve, sans savoir comment, au milieu de fées qui, au lieu de le fuir, l?invitent à entrer dans leur cercle de danse.
Il n'hésita pas, mais dès qu'il fut entré dans le cercle, il entendit la plus douce et la plus irrésistible musique qu'il connut. Immédiatement, sans comprendre ce qui se passait, il se retrouva au milieu d'une superbe demeure aux murs recouverts de tapisseries de toutes les couleurs.
Des jeunes filles ravissantes l'accueillirent et le conduisirent dans une grande salle où des nourritures appétissantes étaient disposées sur une table. Elles l'invitèrent à manger, et le garçon, qui ne connaissait guère que les habituelles pommes de terre au lait de beurre qui constituaient le repas de la ferme, se régala avec des plats d'une exquise finesse, tous à base de poisson. Et on lui donna les meilleures boissons qui furent servies dans des coupes d'or serties de pierres précieuses.
Le garçon se croyait au paradis. La musique et le vin l'engourdissaient, et la vue de ces jeunes filles empressées autour de lui le ravissait. L'une d'elles lui dit alors d'un ton aimable : «Tu pourras rester ici autant que tu voudras. Tu te réjouiras avec nous jour et nuit et tu auras à manger et à boire autant que tu le désireras. Mais il y a une chose que tu ne devras jamais faire : c'est boire l'eau du puits qui se trouve au milieu du jardin, même si tu as très soif, car alors, tu ne pourras plus demeurer ici.»
Le garçon se hâta d'assurer qu'il prendrait grand soin à ne pas enfreindre cette interdiction. Et quand il fut rassasié, les jeunes filles l'emmenèrent danser. Il ne se sentait pas fatigué le moins du monde et était même capable de s'amuser ainsi durant sa vie entière. Jamais il n'avait été à une telle fête, jamais il n'avait éprouvé une telle joie, un tel bonheur de se trouver au milieu d'un luxe inconnu, avec des gens élégants et distingués qui le traitaient ainsi avec douceur et courtoisie. Il lui arrivait de penser à la ferme, à son troupeau, à ses parents, mais il chassait vite ces images de son esprit pour mieux s'absorber dans la danse et la musique.
Un jour, cependant, comme il prenait l'air dans le jardin, au milieu des fleurs les plus belles et les plus parfumées, il s'approcha du puits et se pencha pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur : il aperçut une multitude de poissons brillants qui frétillaient et qui renvoyaient vers lui la lumière du soleil. Alors, il ne put résister : il tendit son bras et sa main toucha la surface de l'eau.
Aussitôt, les poissons disparurent et un cri confus se répandit à travers le jardin et la demeure. La terre se mit à trembler brusquement et le garçon se retrouva au milieu de son troupeau, sur le flanc de la montagne.
Il y avait toujours la brume au sommet, mais le garçon eut beau chercher partout, il ne put découvrir aucune trace du cercle, aucune trace du puits ni de la demeure des fées. Il était seul sur la montagne et ses moutons paissaient paisiblement comme si rien ne s'était passé.


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