Position «Je suis un commis de l?Etat aux ordres de la première institution du pays qui entreprend sa mission, convaincu politiquement, juridiquement et moralement.» C?est ce qu?a déclaré le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, lors d?une conférence de presse organisée en marge de l?université d?été du RND qui s?est déroulée jeudi dernier à Constantine durant laquelle il a abordé différents sujets en alternant les casquettes de président du RND et de Chef du gouvernement. Ainsi, il réaffirmera, à cet effet, son plein soutien au président Bouteflika. «Une décision qui émane d?une profonde conviction et d?une grande confiance en la personne du chef de l?Etat», dira-t-il, tout en se félicitant du retour de la sécurité, «grâce à la politique de réconciliation nationale», ajoutera-t-il. Celle-ci sera renforcée sur le terrain, selon lui, par le deuxième programme de relance économique décidé par M. Bouteflika, rappelant au passage que 50 milliards de dollars seront consacrés aux chantiers à ouvrir pour les cinq prochaines années. Cependant à la question de savoir où l?Etat peut trouver tout cet argent, Ouyahia répondra ironiquement : «El-Djazaïr qadra âla chghoulha.» Quant à l?alliance présidentielle, qui a traversé dernièrement une mauvaise passe, le conférencier précisera qu?elle se porte bien «malgré certains points de divergence avec mon ami Abou Djerra Soltani, mais qui restent largement surmontables». Ce que qualifie le président du RND de points de divergence risque tout de même de bloquer tout un dossier, à savoir le Code de la famille puisque le MSP reste réticent quant aux questions de la bigamie et de la levée du tutorat de l?homme sur la femme à partir de l?âge de 19 ans. Sur ce plan, M. Ouyahia précisera : «Le RND n?invente rien en ce sens et ne fait qu?interpréter les préceptes du Coran duquel ont été inspirés les fondements de notre religion.» Quant aux rumeurs faisant état d?un prochain remaniement au sein du gouvernement, le conférencier a indiqué qu?«il ne s?agit que d?une intox créée par des personnes en mal de privilèges». En ce qui concerne la révision de la Constitution, il affirmera que bien qu?«elle mérite logiquement un dépoussiérage en ce troisième millénaire, la question n?est pas à l?ordre du jour». Et quand les journalistes évoquent le monopole de l?Anep sur la publicité du secteur public, il assènera : «Il n?est plus question de permettre à un quidam de dilapider l?argent de l?Etat en s?offrant des pages et des demi-pages de publicité dans les journaux préalablement choisis pour présenter ses condoléances ou transmettre ses v?ux au moment où, pour une mise en demeure ou un appel d?offres, ce même quidam est soudainement regardant.» Abordant les relations avec le Maroc, Ouyahia affirme que «la position de l?Algérie concernant ses voisins reste claire sauf que la question de l?annulation des visas reste sujette à des surenchères faites autour de la question du Sahara occidental». Enfin, Ouyahia n?omettra pas de remercier vivement le général Betchine, invité à cette université d?été et qui reste «un membre fondateur du RND et au demeurant un ami».