Déception L?attitude de certains athlètes et techniciens algériens ayant pris part aux derniers jeux Olympiques est déplorable. Un peu d?humilité, même dans la défaite, grandit ses auteurs. Lors des magazines quotidiens diffusés par l?Entv pour rendre compte du déroulement et de la participation de nos différents athlètes aux JO d?Athènes, on a constaté que certains manquaient de professionnalisme devant les caméras et même face aux reporters de chaînes étrangères. Devant les mauvais résultats enregistrés, certains refusaient de faire le moindre commentaire alors que les sportifs des autres nations, et on l?a vu, même en pleurs ou sous le coup de la déception, trouvaient les mots justes pour répondre aux journalistes. Cela fait partie du métier et de la vie publique d?un athlète, de surcroît de haut niveau. Ne sont-ce pas certaines «stars» algériennes qui snobaient les micros, même après leur qualification en finale des épreuves d?athlétisme. Heureusement que ce ne sont pas tous les athlètes qui ont adopté cette attitude arrogante et manquant d?humilité. D?autres, par ailleurs, se sont couverts de suffisance en essayant de justifier l?injustifiable alors que les résultats chiffrés sont implacables ou bien de cultiver la contradiction en affirmant avoir fait un bon résultat tout en avouant leur défaite face à un adversaire plus fort. D?autres, en revanche, ont été ridicules, comme ce lutteur, ne sachant quoi dire après avoir été malmené durant les trois combats qu?il a livrés sans enregistrer le moindre point ou bien cet athlète qui a expliqué sa défaite par des pointes non adaptées ! Tout de même, pas à ce niveau. A l?heure des bilans, la mauvaise préparation et les blessures auront bon dos, alors que la plupart, hormis peut-être les judokas messieurs, avaient déclaré qu?ils étaient prêts à relever le défi. Ils ont même été relayés par les responsables qui annonçaient une moisson d?au moins cinq médailles. Les prévisions ont, apparemment, été mal appréciées, à moins que les ambitions algériennes n?aient été surdimensionnées, histoire de gonfler le moral des compétiteurs. Le chef de la délégation algérienne, Kamel Guemmar, a cherché à positiver la participation algérienne lors de ses dernières déclarations, mais on sentait qu?il y avait un peu d?adoucissant pour ne pas écorcher l?ego de certains et minimiser les dégâts vis-à-vis des instances (MJS, CIO?). De son côté, le président de la Fédération internationale de natation, l?Algérien Mustapha Larfaoui, s?est refusé à tout commentaire sur la participation de nos représentants. Le sujet devient-il tabou au point que la plupart appréhendent mal le retour au pays ? N?est-il pas préférable d?affronter la réalité, de faire son examen de conscience, son mea culpa, d?établir les vrais bilans sans se voiler la face ? Le sport algérien n?a plus besoin de faux-fuyants, de fausses excuses et de vernis pour cacher ses insuffisances et ces retards dans le domaine. Nos athlètes auront l?occasion de se racheter lors des prochains Jeux panarabes auxquels beaucoup prendront part. Le président du Comité olympique algérien, M. Berrah, a, à maintes reprises, dénoncé les retards mis par les pouvoirs publics pour la prise en charge du secteur et de l?élite en prévision des échéances majeures, tels les JO par exemple. La mise à niveau de notre sport s?impose de plus en plus pour ne pas dire qu?elle devient urgente si on veut éviter d?autres désillusions comme celle d?Athènes. Le terreau existe, les compétences également, il reste à mettre en place les grands moyens d?une politique volontariste à vie pour que la nation algérienne devienne réellement une terre sportive et celle de grands champions. La preuve en a été donnée par le passé avec les Morceli, Boulmerka, Benida-Merah, Saïd-Guerni, Alalou et tant d?autres. Mais en attendant le renouveau, un peu d?humilité et de franchise. Cela ne nous fera que du bien.